Ezaka, vendeur ambulant de téléphones portables

Article : Ezaka, vendeur ambulant de téléphones portables
Crédit:
26 novembre 2010

Ezaka, vendeur ambulant de téléphones portables

Je viens de faire la connaissance de Ezaka Nomenjanahary. C’est le nom d’un jeune homme vendeur ambulant de téléphones portables. Pour information, « Ezaka » veut dire effort et « Nomenjanahary », donné par Dieu. Bref, je ne suis pas là pour parler de son nom. Si j’ai voulu l’interviewer, c’était pour le travail qu’il fait.

J’avoue que j’ai eu du mal à le convaincre d’être pris en photo. Je crois deviner pourquoi mais je n’en suis pas sûre. Mais quand je lui ai montré la photo que j’ai prise, il a dit que ce serait nul de gâcher la photo avec une bande noire sur les yeux; alors il m’a donné son accord pour que je publie la photo telle que vous la voyez.

Ezaka a exercé ce métier pendant maintenant trois ans. Ils achètent des téléphones présentant des défauts chez les Chinois, les  réparent et les revendent à un prix moins élevé que celui des magasins. Il achète par exemple un téléphone ZTE à 7 000 Ariary pour le revendre à 9 000 Ariary si dans un magasin, il devrait se vendre à 20 000 Ariary. Souvent des passants lui proposent aussi des téléphones usés. Quelque fois, il reprend les téléphones de ces autres amis vendeurs ambulants comme lui.

D’après Ezaka, vendre dans la rue ne nécessite pas beaucoup d’investissements et permet de se rapprocher plus des clients. Il y a certaines catégories de clients qui ont peur des magasins. Il peut vendre 3 à 5 téléphones par jour; ce qui lui permet de gagner à peu près 10 000 Ariary par jour. Pour l’instant, cet argent lui suffit pour ces petits besoins personnels puisqu’il vit encore chez ses parents. Cependant, il souhaiterai trouver un autre emploi pour plus tard quand il aura son propre foyer. Vu qu’il n’a pas vraiment le choix, il gardera encore ce travail pour un bout de temps.

La plus grosse crainte de ce jeune homme est l’arrivée à l’improviste des « Fivondronana » – policiers communaux qui ramassent toutes marchandises étalées sur les trottoirs ou la chaussée. Ces marchandises sont récupérables mais à un prix plus élevé que leurs prix de revient alors il préfère les abandonner et redémarrer avec de nouveaux produits. Il a été victime de ce ramassage 6 fois déjà.

Il dit qu’il a le coeur qui bât très fort à cause de mon interview alors je l’ai remercié et suis partie pour le laisser respirer 😀

Partagez

Commentaires

1975jmr 侯壮马
Répondre

Un bien intéressant reportage, un peu court mais vivant de ces petits métiers de rue. L'informel est grandissant dans tous les quartiers, après la crise, jusqu'à 4 files de vendeur ont été comptées dans une rue marchande de Mahamasina... Il est clair qu'il risque de le garder un petit moment ce job :-(

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

Merci d'être passé 1975jmr :)

Très bonne remarque. Parfois, j'ai envi de comprendre ces gens dans l'informel. Au moins, ils se débrouillent.

Shilo MM
Répondre

Mieux vaut suivre l'exemple de Ezaka qui gagne honnêtement sa vie que de poursuivre la voix qui consiste à voler ou à tuer et aux autorités appartient a charge d'aider les jeunes entrepreneurs!

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

C'est-ce que je pense aussi. Merci Shilo :)

Boukari Ouédraogo
Répondre

Je pense que la police peut fermer les yeux sur ces genres de trucs. Ce garçon peut un jour finir dans le banditisme s'ils ne font pas attention. Comme ça au moins, il ne vole personne comment à Bujumbura.

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

Merci Ouédraogo :)

Malheureusement, je pense qu'arrêter ce genre d'informel intéresse plus les policiers que courir après les vrais bandits :(

Andriamihaja Guénolé
Répondre

un boulot à risque!!

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

ça c'est sur

Merci pour ton commentaire Skovry :)

manon
Répondre

Article intéressant, belle photo de ce jeune homme! Bravo!
Pourquoi certaines personnes ont-elle peur des magasins à Antananarivo? Ça m'intrigue.

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

Merci Manon :)

Pour répondre à ta question. Je pense que Ezaka fait référence aux gens plus ou moins pauvres qui ont peur d'entrer dans de jolis magasins. Ces gens là croient tout de suite que les produits des magasins sont chers et qu'ils auront honte d'en ressortir sans rien acheter.

Boukari Ouédraogo
Répondre

Je suis également d'accord pour la photo. Très jolie

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

Merci Ouédraogo :)

Bitiche
Répondre

Bjr,
Ce métier existe chez en mauritaie, il y a un marché spécifique nommé ''Noukta Sakhina'' (Points Chauds) où grangrènent des centaines de petits vendeurs et grossistes de portables, ceux parmi eux qui étalent leurs marchandises sont l'objetd e tracasserie de la part de la police communale. Mais je les trouve très brave. Au moins, ils ne volent personne et vivent en paix.

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

Bjr Bitiche :)
Merci d'être passé par ici et pour l'info

Répondre

Bonjour, Ariniaina
je suis mauritanien, je désire faire ta connaissance,
je t'invite à m'écrire sur mon blog.
sincères salutations.

Lalatiana Rahariniaina
Répondre

promis :)