Comment célèbre-t-on le Nouvel An Malgache?

Article : Comment célèbre-t-on le Nouvel An Malgache?
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21 mars 2015

Comment célèbre-t-on le Nouvel An Malgache?

Le nouvel an malgache a été célébré les 20 et 21 mars 2015. Beaucoup ne le savent pas encore mais Madagascar, dans l’ancien temps, a suivi le calendrier lunaire d’après les historiens. A l’arrivée des colons français en 1897, le calendrier grégorien a été adopté.

Depuis 2009, un groupement d’historiens et de citoyens soucieux de préserver la culture ancestrale essaie de faire revivre la célébration du Taombaovao Malagasy (nouvel an malgache). Depuis le début, je me suis intéressée à cet évènement. Et comme beaucoup d’autres gens, je me suis posée de nombreuses questions: Est-ce un évènement créé de toutes pièces? Comment se fait-il qu’on n’en a jamais entendu parlé auparavant? Est-ce la bonne date? Quels sont les rituels? En quelle année sommes-nous sensés être d’après ce calendrier malgache? etc. Quelques-unes de ces questions ont été répondues dans ce billet que j’ai publiée l’année dernière: Le Nouvel An Malgache.

Cette année, je suis allée à Andohalo et à Ambohitrabiby pour essayer de comprendre comment se déroule la célébration de ce nouvel an.

A Andohalo le 20 Mars 2015:

Afo tsy maty (feu qui ne s’éteint pas)

Afo tsy maty Lors du dernier jour de l’an, on passe une nuit blanche ou « Andro tsy maty« . On allume alors un grand feu « Afo tsy maty » qu’on attise jusqu’aux premières lueurs de la journée pour marquer la continuité des bonnes choses.

A partir du feu allumé, les convives allument des bougies. C’est ce qu’on appelle: partage de lumière ou « fizarana hazavana« . Les enfants font ensuite le tour du quartier avec leurs lampions – « harendrina« .

Les chants, les musiques et les danses se succèdent jusqu’au petit matin.

A Ambohitrabiby le 21 Mars:

Je suis allée avec ORTANA à la colline sacrée d’Ambohitrabiby pour assister à la célébration du dit nouvel an.

On a commencé par la levée du drapeau et l’hymne nationale suivie d’une petite cérémonie religieuse. Se sont succédé par la suite des discours des différents organisateurs et personnages publics.

Fafy rano (bénédiction)

Fafy ranoOn a aspergé l’assistance d’eau sacrée pour la bénir.

Tatao

Vary amin-dronono tondrahan-tantely

On a partagé du riz sosoa avec du lait et du miel (vary amin-dronono tondrahan-tantely) à tous les convives. Pour effectuer la cérémonie du tatao, on soulève le riz par-dessus la tête avant de la manger. Ce rite est sensé protéger contre une éventuelle famine.

Hasina (offrande)

Du temps des royaumes, les citoyens offraient des pièces d’argent aux rois/reines. Pour garder le rituel, on a aussi fait des offrandes aujourd’hui. La somme recueillie sera versée au profit de la réhabilitation du palais d’Ambohitrabiby.

Zara-hasinaOn a ensuite offert des santa-bary (prémices du riz) pour remercier et bénir tous ceux qui ont donné des offrandes. C’est le zara-hasina.

Hira gasy (musique traditionnelle malgache)

Hira gasyL’après-midi, tous les villageois ont pu apprécier la performance des musiciens de hira gasy (Mpihira gasy). C’est plus qu’un simple show, c’est aussi une réelle transmission de message de sagesse pour la population.

Une petite remarque: malgré les efforts déployés par les organisateurs, je ressens encore un grand manque d’intérêt de la part de la majorité de la population et des autorités. On verra bien pour les autres années à venir.

Voilà ce que je peux partager avec vous aujourd’hui. Si vous voulez voir plus de photos, visitez mon Flikcr ici.

Tratry ny Asaramanitra e! Bonne année à tous les malgaches!

 

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Commentaires

intheeyesofleyopar
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Dieu que c'est beau les couleurs. Merci pour la découverte.

Lalatiana Rahariniaina
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Merci

Andriamialy
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https://randriamialy.mondoblog.org/2015/03/20/bonne-annee-nouvel-an-malgache-quand-meme/

Tianabeloo
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Les photos sont :-o bravoooo!
Et le sujet m’intéresse fortement. Juste dommage qu'entre nous malgaches, on ne trouve pas de consensus pour ce genre de célébration qui devrait tout de même faire partie des piliers de la culture et de l'histoire.
En discutant avec différentes personnes qui se disent "soucieuses de la tradition", j'ai surtout constaté que c'est la volonté de reconnaître qu'on a plusieurs origines, donc des croyances différentes, qui est un frein à l'union.
Si consensus ne peut se faire et que concession semble être un trop grand mot, pourquoi ne pas mettre en avant le fait que les différences soient une richesse??

Mirediredy eto aho mahafinaritra ahy foana ny mamaky lahatsoratra mikasika an'ity tany malalantsika ity.

Rary soa :)