Lalatiana Rahariniaina

Sud de Madagascar : Les droits humains en péril par la crise climatique

J’étais encore enfant, en 1991 ou 1992, lorsque mon école a fait appel aux dons pour les victimes de famine du Sud de Madagascar. Attristée par la situation, je me souviens avoir économisé tout mon argent de poche pour acheter quelques petits vivres pour les enfants de l’Androy.

Malheureusement, au fil des années, leur situation n’a fait que s’empirer. Dans une conférence de presse virtuelle à laquelle j’ai assisté la semaine dernière, Amnesty International a confirmé que le changement climatique a intensifié la sécheresse dans le Sud de Madagascar et porte atteinte aux droits humains fondamentaux. En effet, Amnesty International a effectué une mission de recherche dans cette région en mars 2021.

Amplification de la sécheresse

De par son climat semi-aride, la région souffre d’un faible taux de précipitation annuel (500 à 700 mm/an). Une réduction des pluies sont notées et les températures augmentent de 0,1°C selon la Banque Mondiale.

« J’ai constaté beaucoup de changement. Avant, il pleuvait de septembre à décembre, et nous commencions nos cultures en février. Cette année, il n’a plu qu’en février. Cela fait deux ans que rien ne pousse dans nos champs », témoigne une habitante de la région. Ces propos ont été recueillis par Amnesty International.

« Durant un mois, les vagues étaient tellement fortes qu’il n’y avait qu’un jour pour aller pêcher », se sont plaints les pêcheurs auprès de Marie Christina Kolo, une éco-activiste basée à Madagascar.

Or, l’agriculture, l’élevage et la pêche sont essentiellement les moyens de subsistance de la population.

Tron d'arbre seul dans le désert
Crédit : Free-Photos / Pixabay

Plus d’un million de personnes victimes des impacts de la crise climatique       

La sécheresse aggravée par le changement climatique affecte les droits humains fondamentaux : le droit à l’alimentation, le droit à l’eau et à l’assainissement, le droit à la santé et le droit à la vie.

Les personnes les plus pauvres et les plus marginalisés sont les plus vulnérables. Selon Le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 1,14 million de personnes sont en situation de forte insécurité alimentaire.

De nombreux enfants ne jouissent pas de leur droit à l’éducation. Les parents ne veulent pas les envoyer à l’école le ventre vide ou préfèrent que les enfants travaillent pour venir en aide à leur famille.

Amnesty International lance un appel aux dirigeants nationaux et internationaux

Le Sud de Madagascar est victime de la pire sécheresse qu’il ait enduré depuis 40 ans. Selon les projections climatiques, les sécheresses risquent de prendre de l’ampleur dans cette région dans les prochaines décennies à cause du changement climatique. D’ailleurs, d’après l’indice mondial des risques climatiques entre 2000 et 2019, Madagascar fait partie des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique.

Indice du risque climatique: Classement 2000-2019. Source: germanwatch.org
Indice du risque climatique: Classement 2000-2019. Source: germanwatch.org

Amnesty International demande à l’État malgache de prendre ses responsabilités face à la situation des droits humains, notamment le droit à l’alimentation et l’accès à l’eau, dans le Sud.

Amnesty International déplore que les pays en développement, tel que Madagascar, qui ont le moins contribué au changement climatique en subissent les effets. Elle fait alors appel à la communauté internationale pour apporter son aide humanitaire.

A l’occasion de la COP26 qui se déroule actuellement à Glasgow jusqu’au 12 novembre, Amnesty International urge les dirigeants mondiaux à prendre les mesures nécessaires pour réduire l’émission de GES (gaz à effet de serre) et limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5°C pour lutter contre la crise du changement climatique planétaire. Amnesty International insiste sur le fait que « les droits humains doivent être au cœur des préoccupations, dans toutes les politiques publiques, mesures et initiatives décidées par les États. »

Il sera trop tard pour nous aider quand nous seront morts.

Message poignant, titre du rapport de l’Amnesty International sur l’impact du changement climatique sur les droits humains dans le sud de Madagascar frappé par la sécheresse pour rappeler qu’il faut agir maintenant et d’une manière pérenne.


Destination confinement

Suite à la propagation rapide du coronavirus dans le monde, l’État malgache a décidé de fermer ses frontières le 20 mars 2020 pour une durée de 30 jours. Tous les passagers en provenance d’Europe à partir du 16 mars 2020 ont été mis en quarantaine au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Anosiala, dans des hôtels, ou à domicile. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec une de ces passagers. Elle nous raconte son expérience tout en gardant l’anonymat.

Contrainte de rentrer au pays dû à cette décision de fermeture des frontières, cette jeune femme est arrivée à Ivato dans la nuit du 19 au 20 mars 2020 en provenance de France. Au départ, les passagers étaient censés retourner chez eux en échange d’une lettre d’engagement de rester en isolement. Au final, à leur débarquement, on leur a signifié qu’ils devaient tous être confinés à l’hôtel.

« Et là, c’était le désordre. Au fait, personne ne nous a expliqué comment ça allait se passer et surtout qui prendrait en charge le séjour et les repas. »

Après des heures d’attente et d’inquiétude, tout s’est finalement arrangé. Pris en main par le ministère de la santé, ils ont été transportés en car et en minibus à l’hôtel.

« J’ai eu de la chance d’être arrivée parmi les premiers. J’ai droit à ma propre chambre. Certaines personnes ont dû partager la leur. »

Il est interdit à toutes ces personnes confinées à l’hôtel de sortir de leur chambre. Notre amie s’occupe donc comme elle peut. Si elle ne regarde pas des films sur son compte Netflix, elle lit des livres. Elle s’est aussi décidée à mettre en pratique une formation qu’elle a suivie en méditation en pleine conscience. Et à l’instar de tout le monde, elle passe également son temps sur les réseaux sociaux.

« Jeudi, je me suis tellement ennuyée que je me suis mise à tourner en rond dans ma chambre [rire]. »

Elle vit mal le fait de ne pas être libre et de ne pas pouvoir sortir, mais elle est consciente que c’est pour son bien et surtout pour le bien de tout le monde. Le plus important pour elle c’est éviter tout risque de contamination pour ses parents. 

Malgré le fait que sa chambre soit spacieuse, elle regrette qu’il n’y ait pas un petit jardin ou un balcon.

« Lorsque je veux profiter du soleil, je sors juste ma tête par l’unique petite fenêtre de ma chambre. C’est dur. »

Elle apprécie les bons repas équilibrés servis par l’hôtel. Pour manger, le room service pose son plateau devant sa porte, toque et repart immédiatement. Lorsqu’elle a fini, elle repose ce plateau devant la porte, et quelqu’un vient le récupérer.

Le lendemain de leur installation à l’hôtel, on a fait un test à tous les passagers. Notre interlocutrice attend toujours ses résultats.

Elle m’a confié que si ça ne dépendait que d’elle, elle aurait choisi de rester en France.

« Notre pays a déjà très peu de moyens. Je ne voulais pas lui faire courir plus de risque en ramenant avec moi le virus. Malheureusement, avec tous ces va-et-vient, l’arrivée du coronavirus à Madagascar était inévitable. Ça devait arriver tôt ou tard. »

Au moment où j’écris ces lignes – 28 mars 2020 à 20h30, le nombre de cas positif au coronavirus à Madagascar s’élève à 37.

Elle m’a fait part de son inquiétude quant aux moyens dont le pays dispose pour faire face à cette pandémie et les impacts socio-économiques de cette crise.

Elle insiste sur le fait qu’il faut prendre cette menace au sérieux. Elle rappelle que cette maladie peut toucher tout le monde sans distinction de race ni de catégorie sociale. Il faut absolument respecter toutes les mesures de précaution. Tout le monde doit adopter les gestes barrières et la distanciation.

« C’est dans notre intérêt à tous si on veut sortir de cette situation rapidement. On ne doit surtout pas rester longtemps comme ça. »


Coronavirus à Madagascar : confinement et survie

Vendredi après-midi, j’apprends que les cours à l’université sont annulés pour des raisons sanitaires à compter du lundi suivant (23 mars). J’ai naturellement pressenti que le coronavirus était arrivé à Madagascar. Mon mari et moi avons tout de suite fait quelques provisions dans un supermarché du coin.

L’annonce de la tenue d’un discours présidentiel dans la soirée n’a fait que confirmer notre pressentiment. En effet, trois cas de Covid-19 ont été détectés sur la grande île. Depuis, les analyses ont confirmé d’autres cas, ramenant à 19 le nombre de personnes atteintes par le coronavirus à la date du 24 mars.

Capture d’écran : https://www.trackcorona.live/ – (c) Stanford, University of Virginia, et Virginia Tech

La panique s’est tout de suite propagée dans la capitale de Madagascar, dès le vendredi soir. Des images sur Facebook montraient de longues queues dans les pharmacies de garde. Les gens ont vidé les stocks de paracétamol, vitamine C, gels désinfectants, alcool et masques. Les stations d’essence ont aussi été prises d’assaut. On ne comprend toujours pas d’ailleurs ce qui a poussé les gens à remplir leur réservoir d’essence. Est-ce pour quitter la ville ou par simple peur de la pénurie ?

Samedi, toutes les familles se sont ruées sur les marchés et dans les supermarchés. Mon frère et moi sommes allés au marché d’Andravoahangy pour compléter nos provisions. Nos masques de fortune ne sont pas passés inaperçus et ont suscité des commentaires.

« Pourquoi paniquer ? C’est une maladie de riches. Elle ne nous atteindra pas. »

« C’est la nouvelle mode ? »         

« Je m’étouffe en voyant ces gens masqués. Je n’en porterai jamais. »

… et j’en passe.

Le marché était noir de monde. Garder 1 mètre de distance était quasiment impossible. Je ne pouvais que prier que les précautions que j’avais prises suffisent à me protéger et qu’aucune de ces personnes autour de moi ne soient porteuse du virus.

Tout au long du marché de lentilles et haricots secs, on voyait les gens s’affoler et crier :

« Ciel! On ne trouve plus de riz nulle part ! »

Heureusement que deux jours auparavant j’avais déjà acheté deux sacs de riz en réserve !

Très vite, les prix de certains produits très demandés ont flambé, notamment ceux du citron et de l’ail. C’est parce que, ces derniers temps, des partages sur les réseaux sociaux ont assuré que ces produits protègent de ce virus. Un vendeur disait avec fierté :

« C’est l’occasion d’augmenter les prix. Ce ne sera pas tous les jours qu’il y aura du coronavirus chez nous. »

Il y avait aussi une longue file d’attente chez le seul vendeur ayant encore du « ravintsara » (laurier) et du « kininimpotsy » (eucalyptus globulus). Ces plantes sont des remèdes traditionnels contre la fièvre, la grippe et les infections respiratoires.    

« Raokandro malagasy » – Plantes médicinales. Photo: Lalah Ariniaina

Le président Andry Rajoelina a décrété le confinement partiel à Antananarivo et à Toamasina. Tous les établissements scolaires seront fermés pendant 15 jours, ce qui a bien sûr fait la joie de mes enfants !  

Malheureusement, une grande partie de la population est dans l’incapacité de se soumettre à cette décision de confinement. Des vendeurs de rue en bas de chez moi ont continué leurs activités lundi, comme si de rien n’était.

« Que voulez-vous ? Nous n’avons pas les moyens de faire des provisions. On vit au jour le jour. Nous nous remettons à Dieu. Si c’est notre destin de mourir, qu’est-ce qu’on y peut ? »

C’est malheureux.

Beaucoup de gens se sont indignés contre tous ceux qui ne respectent pas le confinement. Je suis tout à fait consciente des risques de propagation rapide du Covid-19 si les gens continuent de circuler. Et pourtant, je comprends et compatis. Aussi, je m’inquiète à propos de l’évolution des choses.

J’espère que la mise en place du plan d’urgence sociale annoncé par le président de la république malgache ce 24 mars résoudra le problème.


Eco-geste : j’ai adopté la serviette hygiénique lavable

Depuis maintenant 4 mois, j’ai décidé d’utiliser des serviettes hygiéniques lavables. Au départ, j’ai opté pour cette solution parce que c’est mieux pour l’environnement. Et en l’utilisant, j’ai découvert d’autres points positifs, faisant que je l’ai carrément adoptée.

Eco-responsable 

Savez-vous qu’une serviette jetable met en moyenne 500 ans à se dégrader? Ce n’est pas le genre d’héritage que j’aimerai laisser aux générations futures.

Je suis assez contente de savoir qu’à moi seule, au bout de 5 ans, j’aurai épargné la nature d’environ 1 300 serviettes jetables (à raison de 20 serviettes par mois). Imaginez si nous sommes des centaines, des milliers, des millions à s’y mettre!

J’utilise dorénavant des serviettes en fibre de bambou. Leur fabrication n’est peut-être pas si écologique qu’il ne le parait. Néanmoins, elles restent naturelles et se recyclent facilement.

Economique 

J’ai investi 73 000 Ariary* en serviettes lavables (8 serviettes de jour, 4 de nuit, et une pochette). Ces serviettes sont réutilisables pendant au moins 5 ans.

Si j’utilise des serviettes à jeter, je dépense environ 7 500 Ariary par mois, donc 487 500 Ariary en 5 ans. Je fais alors une économie de 414 500 Ariary avec les serviettes lavables.

Confortable

J’ai longtemps hésité avant d’utiliser des serviettes lavables. En effet, j’avais peur qu’elles ne soient trop épaisses et peu confortables. C’est tout à fait le contraire.  C’est doux. C’est discret. C’est absorbant. Pas de fuite. Pas d’odeur. Pas de démangeaisons ni de rougeurs. En tout cas, il n’y a pas de compositions chimiques comme dans les serviettes jetables.

Serviettes hygiéniques lavables en fibre de bambou – Photo: Ariniaina

Facile à utiliser

C’est comme la serviette jetable, on la place face tissu imperméable vers la lingerie puis on ferme la pression. On la change régulièrement toutes les 4 heures.  Il y a une petite pochette imperméable où on peut placer les serviettes utilisées si on est en déplacement.

Je conseille tout de même de porter la serviette avec un pantalon. Elle a tendance à un peu bouger, les boutons pression ne les tiennent pas suffisamment en place.

Facile à nettoyer

J’ai aussi eu quelques doutes par rapport au lavage de cette serviette réutilisable. En réalité, c’est très facile à nettoyer. Il faut d’abord enlever les taches à l’eau avant de savonner et frotter. On peut aussi laisser tremper dans de l’eau savonnée pendant quelques heures si nécessaire. Rien de plus simple.  Et on n’est même pas obligé de laver immédiatement après utilisation. J’ai fait exprès d’attendre 48h avant de les nettoyer pour voir ce que ça donne; il n’y a eu aucun souci. On m’a conseillé de les faire sécher au soleil pour que ça désinfecte mieux et enlève les dernières traces de taches.  

Alors voilà, en ce début d’années, si vous qui suivez mon blog,  voulez rajouter plus de gestes écologiques à vos nouvelles résolutions, je vous invite à utiliser des serviettes hygiéniques lavables. En tout cas, moi, je suis conquise par cette solution pratique, efficace, bonne pour la santé et l’environnement.

* 1 Euro = environ 4 000 Ariary


Projecteur sur des enfants activistes

On considère souvent les enfants comme étant l’avenir d’un pays, l’avenir du monde. Me croirez-vous si je vous dis qu’ils sont le présent et qu’ils peuvent changer le monde?

En effet, la semaine dernière, j’ai regardé « Demain est à nous », un film documentaire sur des enfants au destin hors norme. C’est l’histoire de plusieurs enfants : José Adolfo (Pérou), Arthur (France), Aïssatou (Guinée), Heena (Inde), et Peter, Kevin et Jocelyn (Bolivie).  

Ces enfants ont des points en commun : ils n’attendent pas de grandir pour agir, ils prennent dès maintenant les choses en main et se battent pour un monde meilleur. Ils s’engagent contre le changement climatique, le mariage précoce, la pauvreté, le travail des enfants… Ils luttent pour l’environnement, pour l’éducation de tous.

Ces enfants se démarquent par leur volonté à faire bouger les choses. En fait, ces enfants sont des leader-nés. Ils ont une forte personnalité et une grande conviction dans ce qu’ils entreprennent. « On peut porter la douleur de tout le monde et la transformer en joie », une petite phrase poignante qu’Arthur (10 ans) a prononcée pour répondre à son père lorsque celui-ci lui a conseillé de ne pas garder dans son cœur les fardeaux des sans-abris à qui il vient en aide.    

Ce film documentaire de Gilles DE MAISTRE m’a beaucoup touché. Et, sans aucun doute, il ne vous laissera pas non plus insensible. 

Ces enfants activistes m’inspirent énormément.  J’ai souvent rêvé de changer le monde moi-aussi. Eux, ils sont passés à l’action. Il est plus que temps pour moi – et pourquoi pas vous – d’agir également. Comme Chloé (la petite fée des SDF à Los Angeles) l’a dit : « Toute personne à tout âge peut changer le monde. » De même, je suis complètement d’accord avec ce qu’a déclaré José, créateur d’une banque coopérative pour les enfants : « Notre planète c’est comme notre maison, on doit en prendre soin. »

Vous ai-je dit que ces enfants ont entre 10 et 14 ans et que certains d’entre eux sont devenus activistes dès l’âge de 7 ans ?  Je ne m’en suis rendue compte que pendant la projection du film. Et mon erreur, c’est de ne pas avoir emmené mes enfants !  Alors si vous avez des enfants (à partir de 7-8 ans), je vous conseille vivement de regarder ce film ensemble !

Ce billet est aussi publié sur Culture261


Madagascar, proche du trou de la couche d’ozone

C’est avec stupéfaction que je découvre une image de NOAAAgence américaine d’observation océanique et atmosphérique, où on peut clairement voir la proximité de Madagascar au trou de la couche d’ozone sur l’Antarctique.

Source: https://www.ospo.noaa.gov/data/atmosphere/ozone/ntoast/images/ntoast_sh.png

Le trou dans la couche d’ozone a été découverte dans les années 1980, et il se forme chaque année entre les mois d’août et octobre. La bonne nouvelle lue sur le site de National Geographic, c’est que ce trou est en phase de guérison et sa taille a largement diminué ces dernières années.

Le 16 septembre, c’était la journée internationale pour la préservation de la couche d’ozone. Le thème cette année 2019 est « 32 ans et en voie de guérison. » Les résultats des efforts de ces trente dernières années sont en effet prometteurs et encourageants. Selon les Nations Unies, « la dernière évaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone, réalisée en 2018, démontre que certaines parties de la couche d’ozone se sont rétablies à un rythme de 1 à 3% par décennie depuis 2000. Aux taux prévus, l’ozone de l’hémisphère Nord et des latitudes moyennes guérira complètement d’ici les années 2030. L’hémisphère sud suivra dans les années 2050 et les régions polaires d’ici 2060. »

Toutefois, ce n’est pas le moment de s’endormir. Il faut redoubler d’effort pour assurer la continuité de la restauration de la couche d’ozone. Et Madagascar, les malgaches, vu l’image ci-dessus, doivent absolument se sentir concernés.

Certes, Madagascar a signé le Protocole de Montréal [ENG] relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Oui, depuis 2016, l’Union des frigoristes de Madagascar ont sensibilisé sur l’utilisation de gaz naturel ou l’hydrocarbure (non toxiques pour l’environnement) comme gaz de refroidissement dans les réfrigérateurs. Mais je continue à dire que chaque individu a son propre rôle à jouer et chaque petit geste compte. On ne peut pas attendre en espérant que d’autres agiront à notre place.

Les enjeux sont énormes. Selon Sciences et Avenir, la destruction de la couche d’ozone peut entraîner un cancer de la peau, la cataracte, la dégénérescence maculaire. Cela peut également affaiblir le système immunitaire et endommager l’ADN de tous les êtres vivants, y compris les végétaux.

Alors, qu’est-ce qu’on peut faire?

On devrait arrêter l’utilisation de substances chimiques nocives à la couche d’ozone, entre autres, les aérosols (laque, déodorant, mousse à raser…), les cigarettes, les réfrigérateurs, les automobiles. Et la meilleure des solutions est de PLANTER DES ARBRES. « Cela pourrait absorber une immense quantité de carbone (responsable du trou dans la couche d’ozone) et nous aider à régler le changement climatique, » dit Thomas Crowther, chercheur à l’École polytechnique fédérale de Zurich (Suisse).


En immersion avec les vaccinateurs anti-rougeole pour les enfants de Mahajanga II

C’est effrayant d’apprendre le nombre de personnes atteintes de rougeole à Madagascar. Selon le ministère de la santé publique, de septembre 2018 à mars 2019, 121 521 cas ont été enregistrés dont 1220 décès. Pour lutter contre l’épidémie, l’Etat malgache, grâce à l’appui des partenaires tels que l’Unicef et l’UE/ECHO, organise des campagnes de vaccination gratuite des enfants âgés de 6 mois à 9 ans révolus. Du 1er au 5 avril 2019, 67 districts ont bénéficié de vaccins anti-rougeole. J’ai eu l’opportunité de suivre les mobilisateurs et vaccinateurs du district de Mahajanga II les 3 et 4 avril 2019.

Pendant les 2 jours d’immersion avec les mobilisateurs et vaccinateurs, nous nous sommes rendus dans les zones rurales de Mahajanga II à savoir les communes de Baonamary et Belobaka. J’ai vu des parents enthousiastes à l’idée faire vacciner leurs enfants. Et ça fait chaud au cœur.

A Bealoy, commune de Belobaka, une maman avec son fils nous a rencontré sur le chemin du retour et a été très déçue en croyant que la séance de vaccination était terminée. Elle a été très soulagée lorsqu’on lui a dit que l’équipe vaccinatrice les attendait encore.

« J’ai décidé d’emmener Dany Juliana (8 ans) se faire vacciner pour la protéger de la rougeole après que les mobilisateurs m’aient convaincu », dit sa tutrice.

Le CSB2 (centre de santé de base) Baonamary et le CSB1 d’Antsanitia ont chacun enregistré un taux de participation de 28% pendant les deux premiers jours de campagne. En trois jours, 60% des enfants cibles ont reçu leur dose de vaccination dans les 7 des 9 fokontany de la commune Belobaka.

« Le taux d’enfants vaccinés contre la rougeole atteint les 95% dans notre village », annonce fièrement Ijorondraza Paul, président du Fokontany Ambatomalama.

Les villageois d’Ambatomalama – Photo: Lalah Ariniaina

Certains parents refusent le vaccin

Sur le chemin vers Baonamary, je me suis demandée si les rumeurs véhiculées par les réseaux sociaux ont atteint cette zone reculée. Apparemment non.

Je découvre que trois raisons peuvent pousser certains parents à ne pas faire vacciner leurs enfants. Ils consultent des guérisseurs traditionnels (ils appellent cela « mitrambina« ) et les médicaments « modernes », surtout les injections, leur sont interdits. Leur religion ne leur permet pas le vaccin. Sinon, ils redoutent une poussée de fièvre après la vaccination.

Maman de Saïda – Photo: Lalah Ariniaina

« A chaque fois que j’emmène ma fille se faire vacciner au CBS2, elle a beaucoup de fièvre et je ne veux plus lui infliger cela », explique la maman de Saïda (2 ans).

Ijorondraza Paul, président du Fokontany Ambatomalama, assure qu’ils sont peu nombreux.

Les mobilisateurs, des super-héros sans cape

Les mobilisateurs ont un rôle très important : convaincre les parents de venir faire vacciner leurs enfants. Ça a l’air simple dit comme ça et pourtant, ce n’est pas toujours évident.

Rasoanajaina (à gauche) – Photo: Lalah Ariniaina

Rasoanajaina, mobilisatrice à Antsanitia depuis 7 ans, raconte :

« Avant c’était très difficile de convaincre les parents. Les cas de décès dû à la rougeole ont motivé les parents à protéger leurs enfants cette fois-ci. »

Mamololona encourageant les parents à faire vacciner leurs enfants – Photo: Lalah Ariniaina

L’histoire de Rabesamy Mamololona m’a beaucoup touchée. Elle se porte volontaire pour être mobilisatrice depuis maintenant 20 ans. On voit que ce rôle lui tient vraiment à cœur. Elle m’a dit qu’elle aime la compétition. Elle veut que les enfants de sa commune ne soient pas en reste par rapport aux autres que ce soit au niveau de l’éducation ou de la santé.

Le 4 avril, notre équipe suit Mamololona et les vaccinateurs à pied. Et non, je ne vais pas me plaindre des 4 km que nous avons enduré sous la chaleur écrasante de Mahajanga. Figurez-vous que Mamololona fait environ 40 km à pied pour couvrir tous les villages de sa commune. Et cela avec le même entrain et toujours avec sourire. Bravo. Chapeau bas.

En me reposant à l’ombre d’un manguier, une petite fille, du nom de Vahatra, vient spontanément vers moi pour me dire :

« Tatie, le vaccin ne fait pas mal. »

Et je savais à ce moment là que je pouvais rentrer contente de cette enrichissante expérience. Oui, tous ces enfants qu’on a rencontré pendant ces deux jours sont dorénavant hors de danger.

Le district de Mahajanga II a un fort taux d’attaque de l’épidémie. Je n’ai pas encore les chiffres des enfants vaccinés mais je suis certaine que cette campagne de vaccination aura un impact positif par rapport à cela.


Capharnaüm, l’histoire d’une enfance sacrifiée

Dimanche après-midi, j’avais un peu la flemme de sortir de la maison pour aller voir un film. Alors, j’ai bien regardé l’invitation et j’ai vu que celui-ci parle de droits de l’enfant et qu’il a reçu le Prix du Jury du Festival de Cannes en 2018. Puis, je me suis dit qu’il doit être bon. Il s’agit de Capharnaüm, un film libanais réalisé par Nadine Labaki.

Capharnaüm débute dans un tribunal où un petit garçon du nom de Zain porte plainte contre ses parents pour lui avoir donné la vie. Du haut de ses 12 ans, il est détenu en prison parce qu’il a poignardé quelqu’un. Le film est captivant du début jusqu’à la fin. Il se déroule en flashbacks entre le tribunal et les aventures (ou mésaventures) de ce petit garçon qui a fui ses parents. Il ne pouvait plus supporter les maltraitances et surtout l’injustice lorsque ses parents ont donné sa sœur de 11 ans en mariage. Cette scène m’a fendu le cœur. Bon, je m’arrête là sinon je risque de vous raconter tout le film. No spoil.

Capharnaüm est un film très poignant et émouvant. On dirait presque un documentaire tellement tout semble refléter la réalité, aussi bien les acteurs – non professionnels – que l’histoire ou le cadre. La pauvreté des gens m’a beaucoup frappé. Ils se savent insignifiants et chacun essaie juste de survivre comme il le peut. Les insultes et la violence font partie intégrante de leur quotidien.

En regardant ce film, j’étais tellement bouleversée que j’ai laissé mes larmes s’échapper. La vie est parfois trop injuste. Je me suis dit que jamais plus je ne regarderai les mendiants de la même manière. Personne ne choisit de vivre dans les rues. Chacun a sa propre histoire qu’on ne peut même pas imaginer. Les gens ont parfois l’habitude de juger sans savoir.

Je suis aussi d’accord avec Zain. Mettre au monde un enfant dont on ne peut pas s’occuper est un crime. Ce petit ne va pas à l’école. Il travaille pour ramener de l’argent à la maison. Il participe à un trafic illégal de médicaments avec sa famille. Et comme si cela ne suffisait pas, il est mal aimé, maltraité et constamment insulté par ses parents. Ça ne peut pas être une vie pour un enfant. Malheureusement, ça ne se passe pas qu’au Liban mais dans le quotidien de plusieurs malgaches aussi.

Au final, je n’ai pas du tout gâché mon dimanche après-midi en allant regarder ce film. Capharnaüm est d’une authenticité rare, loin des grandes mises en scène ou effets spéciaux. Je remercie l’Unicef Madagascar pour l’invitation. Et pour ceux qui recherchent une bonne dose d’émotions, Cinépax diffuse le film les 12, 13 et 14 février 2019 à 18h. Aux dernières nouvelles, ce film est aussi nominé aux oscars 2019 dans la catégorie des films en langue étrangère.


Une heure de pluie et Antananarivo est sous les eaux

Hier, 7 février 2019, il a plu pendant une heure à partir de 15h dans la ville d’Antananarivo. Ce n’était pas une simple pluie. Elle était torride et accompagnée de vents forts. Très vite, plusieurs citoyens publiaient des photos d’inondation un peu partout dans la ville.

Je me rappelle des discussions que j’ai eu avec Marie Louise Rakotondrafara, attachée directeur à la Direction Générale de la Météorologie de Madagascar en 2016. Ce dont on a parlé ce jour-là explique bien le phénomène d’aujourd’hui.

Tout d’abord, les fortes précipitations sont signes de changement climatique. En effet, Marie Louise Rakotondrafara a expliqué que le changement climatique se manifeste par des phénomènes météorologiques de plus en plus violents et extrêmes. Par exemple, au lieu d’avoir quatre cyclones moins intenses, on a un cyclone très puissant. Et au lieu de pleuvoir petit à petit pendant plusieurs jours, la pluie tombe en abondance d’un coup sur une même nuit ou en l’espace d’une heure comme hier après-midi. Et quand il y a de fortes précipitations, le sol ne parvient pas à absorber l’eau d’où l’inondation, dit-elle. Et c’est ce que la population d’Antananarivo a vécu hier.

Mais le problème d’Antananarivo est encore plus complexe. Toujours selon Marie Louise Rakotondrafara, l’obstruction des canaux d’évacuation à cause des déchets empêche l’écoulement des eaux. Aussi, les routes en bitume et les dalles en béton dans la cour des maisons ne facilitent pas l’absorption de l’eau par le sol.

Voila, nous sommes victimes de nos propres actes telles qu’il est dit dans la chanson de Milly Clément « Mandrora mantsilany. » Cette chanson veut surtout sensibiliser les gens à ne pas détruire la forêt parce que cela va se retourner contre nous. Mais on peut en tirer que « qui sème le vent récolte la tempête », alors autant faire attention à tout ce qu’on fait.


OP500 : « Ensemble, reboisons et sauvons Madagascar »

Comment ne pas être choqué quand on voit l’état de déforestation à Madagascar. Selon Global Forest Watch, de 2001 à 2017, Madagascar a perdu 3,27 millions d’hectares de forêts. Mais ça fait chaud au cœur de voir plusieurs initiatives se mettre en place pour espérer une Île verte à nouveau. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec la porteuse d’une de ces belles initiatives. Rasoanaivo Hanitrarivo, connue surtout en tant qu’artiste mais aussi comme grande défenseure de l’environnement, m’a parlé de son projet OP500.

OP500 est une association qui a pour but de planter 600 000 arbres à Madagascar dans trois prochaines années. Elle vise à reboiser les zones défrichées à Antananarivo et compte planter 6 000 arbres pour commencer. Créée depuis à peine trois mois (2 novembre 2018), elle a à son actif 5000 pépinières et plus de 400 volontaires. Rien que le 2 février 2019, son équipe a planté 1100 Acacia à Ivato Be. Et le programme du reste de la saison de reboisement est déjà planifié.

Une partie de l’équipe en action – Crédit photo: OP500

Rasoanaivo Hanitra est bien consciente que la dégradation du sol, des forêts, de l’air et de l’eau ont un impact considérable sur la santé de l’homme. « Les gens n’aiment plus planter des arbres. Ils ne savent que couper et détruire l’environnement. J’en ai marre de cela », a-t-elle dit.  C’est de là qu’est né son projet de reboisement.

OP500 veut en fait dire « opération 500Ariary ». Chaque citoyen est invité à envoyer une petite contribution de 500Ariary (environ 0,13 euros) via Mvola (mobile money). C’est grâce à la somme récoltée que l’association peut mener à bien ses activités telles que l’exploration des zones à reboiser, l’achat de jeunes plants, la préparation du terrain… Je trouve cela formidable que l’association prévoit également le suivi des arbres et qu’elle remplace ceux qui n’ont pas poussé. Le reboisement de 800 arbres sur la colline d’Ambohimailala a été une réussite à hauteur de 99,98% rapporte l’association.

« L’environnement est détruit et chacun devrait faire quelque chose. Nous avons fait exprès [de faire contribuer les gens] pour que les malgaches se sentent responsables et se donnent la main pour remédier à ce fléau », explique Rasoanaivo Hanitra.

Pour soutenir le projet OP500, vous pouvez faire un don ou rejoindre leur équipe de volontaires. Les spécialistes en arbres sont également les bienvenus. Pour toute information, vous pouvez prendre contact avec l’association sur sa page Facebook OP500.

J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui agissent et qui ne font pas que critiquer, blâmer et se plaindre. Et ce projet de reboisement OP500 est juste magnifique et encourageant.

 


Campagnes de vaccination: oui pour mes enfants

Les campagnes de vaccination font polémiques à Madagascar. Certains parents ont peur que ce soit une conspiration pour exterminer les enfants malgaches. D’autres s’inquiètent de savoir si la méthode de conservation des vaccins est respectée.

J’ai demandé conseil auprès de ma belle-sœur médecin. Elle a expliqué que c’est une coopération entre l’État malgache et ses partenaires techniques et financiers. Ils organisent de telles campagnes pour permettre à plus d’enfants d’être protégés de maladies graves telles que la poliomyélite ou la rougeole.

Depuis le mois d’octobre 2018, il y a eu une grave épidémie de rougeole dans la Grande Île. Le ministère de la santé publique a rapporté que la rougeole a causé la mort de 67 victimes dont la plupart sont des nourrissons.

Photo de tpsdave via Iwaria

Le meilleur moyen de se protéger contre la rougeole est le vaccin. J’apprends qu’il y a une campagne de vaccination gratuite contre ce virus cette semaine. Lorsque mes enfants m’ont remis la demande d’autorisation de les vacciner de la part de l’école, j’ai tout de suite donné mon accord.

L’année dernière, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des responsables du ministère de la santé publique au sujet des campagnes de vaccination anti-polio. Je leur ai rapporté les soucis de beaucoup de parents. Ils m’ont assuré que les vaccinateurs sont des agents formés et la technique de conservation des vaccins est bien respectée. Les vaccins proviennent de laboratoires aux normes, soutiennent-ils. La gratuité de ces vaccins est possible grâce aux appuis des partenaires internationaux tels que UNICEF, USAID, l’Alliance Mondiale GAVI, la fondation Bill Gates ou encore l’Union Européenne…

Je suis certaine que les principes sont les mêmes pour cette campagne de vaccination contre la rougeole.

Je suis reconnaissante envers tous les responsables qui ont permis l’organisation de cette campagne. Mes enfants seront protégés et cela gratuitement. Il faut noter que le coût de ce vaccin est quand même élevé pour la majorité des foyers malgaches. En effet, le prix affiché par l’institut pasteur pour un vaccin « rougeole, oreillon, rubéole » (ROR) est de 60 000Ar (environ 14 Euros). Le vaccin anti-rougeoleux (VAR) de cette campagne coûte parait-il plus de 100 000Ar.

J’écris ce billet pour témoigner que mes enfants ont bénéficié des vaccins gratuits anti-polio et qu’ils se portent bien. J’espère que d’autres parents seront convaincus. Je souhaite que ces campagnes de vaccination gratuites continuent pour le bien-être du grand public.


Demokr’Ankizy, les enfants s’adressent au futur président

Demokr’Ankizy, la démocratie par les enfants, est une émission audiovisuelle où on donne la parole aux enfants pour parler de sujets souvent jugés réservés aux adultes.

L’émission rentre dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’enfance. Elle se fait en partenariat avec Unicef Madagascar, Prodcom et STEP UP. « Si j’étais président » était le thème de la première édition diffusée en direct le 27 octobre 2018 sur TVM (chaîne nationale malgache), Dream’In et la page Facebook de Unicef Madagascar.

Dans la culture malgache, on a pour habitude de respecter les aînés et on oublie souvent que les enfants ont aussi leur mot à dire. D’où l’importance de cette émission qui, pour une fois, est faite par les enfants. J’adhère totalement à ce genre d’initiative. J’avais justement très hâte de les entendre. Et je n’ai pas été déçue. Ces enfants ont marqué des points avec leurs visions qui misent sur le bien-être des citoyens et le développement de Madagascar. Je vote pour.

Justement, les enfants n’ont pas le droit de voter mais rien ne les empêche d’exprimer leurs opinions. A travers DemokrAnkizy, ils se sont adressés aux candidats aux élections présidentielles prévues le 7 novembre 2018.

Les enfants ayant participé à Demokr’Ankizy – Crédit photo: UNICEF/2018/Ralaivita

Environnement, l’affaire de tous

Les enfants comprennent la grande importance des arbres dans la vie des êtres vivants. Fanja est consciente que la forêt donne la pluie, l’eau, donc la vie. « Lorsque vous coupez des arbres, vous devez en replanter, » incite Tafita.

Le titre de la vidéo de Sylvanna m’a marqué: « Ny tontolo tsy iainana ». Pour ceux qui ne comprennent pas le malgache, « tontolo iainana », trad. lit. monde où l’on vit, signifie environnement. « Tontolo tsy iainana » veut dire monde où l’on ne vit pas, un monde où l’on ne veut pas vivre. En effet, cette vidéo montre des endroits insalubres par la faute des humains qui jettent les déchets n’importe où. Une très mauvaise habitude qu’il faut arrêter de faire, ont insisté les enfants.

Si les enfants étaient présidents :

Une chose est sure, les enfants ont compris le mal de ce pays. Voici leurs solutions.

Démocratisation de l’éducation

Pour Roy, l’éducation est primordiale pour développer le pays. « Mon rêve est que tous les enfants aient accès à l’éducation, » a-t-elle dit.

Population malade, pays malade

Erive s’inquiète pour les femmes enceintes qui perdent la vie en chemin vers un hôpital trop éloigné. Il se rend aussi compte que beaucoup d’enfants ne sont pas vaccinés. « Je créerai un hôpital pour enfants par fokontany (quartier). Et les soins seront gratuits, » rêve ce petit garçon de 14 ans. « Les femmes et les enfants ont le droit à la santé. Et lorsqu’on est en bonne santé, on peut travailler, » ajoute-t-il.

Plus soif

Beaucoup de malgaches n’ont pas accès à l’eau potable. Fandresena souhaite y remédier. « Si j’étais président, je mettrais en place trois bornes fontaines par fokontany. » Trois afin d’éviter les longues queues pour chercher de l’eau. Gratuitement pour que tout le monde puisse en profiter.

Demokr’Ankizy a réussi à prouver que les enfants peuvent aussi être impliqués dans des discussions dites « sérieuses ». Et qui de mieux qu’eux pour parler de leurs droits. J’espère que les messages de ces enfants sont bien passés.

Pour ceux qui ont raté l’émission, une rediffusion est prévue le 20 novembre 2018, journée mondiale de l’enfance. Le prochain rendez-vous pour une autre Demokr’Ankizy est le 20 décembre. Peut-être avec quelques techniques à améliorer. Moi, je dis bravo les enfants.