Mes jeux d’enfance
Un jour, ‘quand nous étions enfants’ était notre sujet de discussion au déjeuner à mon ancien travail. Et là, on a commencé à parler de bêtises, de notes à l’école… Très vite la discussion tournait autour des jeux de notre enfance. Des fous rires se sont éclatés lorsqu’on se souvenait combien nos mères étaient en colère parce qu’on rentrait toujours sales. Et oui, on jouait dans la poussière et la boue.
Je me souviens, une fois, mon père voulait cacher mes cailloux car les examens approchèrent. Attention, ces cailloux étaient mes ‘petits trésors’. J’ai mis un temps fou à les ramasser dans la rue. Je prenais un morceau de craie ou, à défaut, un morceau de charbon. Avec, je traçais des maisons par terre. Je plaçais ensuite les cailloux qui chacun représentait un personnage dans l’histoire que j’inventais: les parents et ses deux enfants dans une maison, d’autres familles dans d’autres maisons. Je parlai pour chaque personnage en frottant un caillou contre un autre. Je m’étonne aujourd’hui combien j’ai pu adorer ce jeu et comment j’ai été aussi inspirée. J’invitais parfois ma mère à écouter ‘mes histoires’. Je me demande si elle les a quand même appréciées ou si c’était juste pour me faire plaisir. Finalement, après une semaine de confiscation, à cause de mon air aussi triste, mon père a décidé de rendre mes petits cailloux chéris.
Ma sœur et moi étions amis avec les enfants de nos voisins. Ensemble, nous jouions au chat et à la souris, à cache-cache et le plus souvent, à la dînette. Notre père a récupéré d’anciens pots de lait concentré pour nous servir de marmites, avec d’autres pots plus grands, il nous a fabriqué des réchauds à charbon comme celui qu’on avait à la maison. Que pensiez-vous qu’on cuisait ? ou plutôt qu’on faisait semblant de cuire ? De la boue comme riz, des herbes comme brèdes, des fleurs comme fruits. On prenait des feuilles d’arbres pour servir d’assiettes et des petits bouts de bois pour cuillères. « Clanc… clanc … » faisaient nos langues pour faire semblant d’apprécier le repas.
Aaah, je soupire en repensant à ces bons moments de mon enfance. Issues d’une famille pauvre, nous n’avions pas les moyens d’acheter des jouets. Avec notre père, on les a tous fabriqués: les poupées en tissu, les cerfs-volants en papier… Ce qui nous a le plus différencié, je pense, était notre imagination débordante qui, hélas, avec la haute technologie, n’est plus vraiment d’actualité. Au moins, les enfants d’aujourd’hui ne rentrent plus sales comme on l’était autrefois.
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