Kidnapping d’enfants à Madagascar: les parents angoissent
Sortir avec le bébé même pour aller chez l’épicier d’en face est risqué. Je suis parent et j’ai actuellement peur pour la sécurité de mes enfants. Et je suis loin d’être la seule. Ces derniers jours, on a assisté dans les principales villes de Madagascar une vague d’enlèvements d’enfants.

Tout le monde a été pétrifié d’effroi en apprenant l’enlèvement d’un nourrisson hier (21 octobre 2014). Le bébé a été arraché des bras de sa nourrice. Je suis quelque peu soulagée d’apprendre qu’on a retrouvé le petit Fehizoro et qu’il est sain et sauf. Selon une publication dans le groupe sur Facebook « Samia Mieritreritra » (Que chacun réfléchisse), un couple a découvert le bébé dans leur cour et en a pris soin puis l’a conduit à l’Hôpital des enfants.

La chance a également souri aux parents de Dimitri, 14 ans, car ce dernier a été relâché par ses ravisseurs. Il parait que ce garçon a trainé avec ses copains Karàna (Indo-pakistanais) lorsqu’il a été kidnappé. Il a ensuite été libéré parce qu’il y a eu méprise sur l’origine de la personne, Dimitri n’est pas Karàna.
Mais qu’en est-il de la fille de 16 ans d’Antsirabe (en malgache)? L’a-t-on retrouvée? Aux dernières nouvelles, cette lycéenne a disparu de son école le 17 octobre 2014. Il parait qu’elle était à bord d’une 4×4 en direction de la Capitale.
Et quelle est la suite de l’affaire sur l’enfant de 6 ans décapitée? L’enquête avance-t-elle? Cette histoire m’a carrément glacé le sang. Je ne souhaite à aucun, même à mon pire ennemi, de vivre pareil cauchemar.
La population malgache a le sentiment d’être complètement désarmée face à cette vague de kidnapping d’enfants. En effet, il semblerait que la police n’y accorde guère d’importance. Pire, selon certaine source (en malgache), les autorités policières en viennent même à ignorer les plaintes déposées auprès d’elles concernant l’affaire Fehizoro.

Les parents, angoissés, se posent des questions. Certains se demandent si ce n’est pas un trafic d’organes. D’autres pensent que c’est pour détourner l’attention des citoyens face à la situation politique actuelle du pays, ou les problèmes de délestage.
Comment protéger nos petits? Des précautions s’imposent. Une maman a conseillé de ne plus publier des photos de nos enfants et des informations les concernant sur Facebook; tout au moins qu’elles restent privées. Une autre fait appel à une séance de prière collective. Mon mari et moi avons décidé que, désormais, nous accompagnerons toujours nos enfants à chacun de leur déplacement. Pour le moment, la nounou est déchargé de cette responsabilité. On arrivera bien avant la sortie des classes pour s’assurer que personne ne récupère notre enfant avant nous.
J’espère que cette situation ne s’aggravera pas. J’espère pouvoir avoir à nouveau l’esprit tranquille quand mon fils est à l’école. J’espère ne plus avoir peur de sortir dans la rue avec mes enfants.
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