Lalatiana Rahariniaina

Mon nom est malgache, devrais-je le changer ?

Notre avion venait d’atterrir à Dakar. C’était pour participer à la formation Mondoblog de 2011. Il était 4 heures du matin. Et dehors, il faisait encore sombre. J’ai pu à peine apercevoir à travers une vitre pleine de buée quelqu’un tenant un écriteau complètement rempli de noms. Mais j’ai tout de suite dit à mon ami, Andriamihaja,  que c’était le chauffeur qui venait nous récupérer, car des noms aussi longs, ça ne devait être que les nôtres. Je ne me suis pas trompée.

« Mon nom est imprononçable, mon nom est malgache ». C’est le nom d’une page Facebook que je prête ici.

Andrianampoinimerina, roi malgache (1787-1810)
Andrianampoinimerina, roi malgache (1787-1810)

L’anecdote se passe toujours à Dakar. Un des mondoblogueurs venait de rejoindre le groupe et a dit: « Bonjour! Toi, tu dois être A-ri-ni-ai-nà! » Et tout le monde s’est mis à rire puis l’a taquiné: « Bein, toi, tu n’as pas arrêté de répéter son nom dans l’avion pour avoir réussi à le prononcer d’un coup. » En choisissant ce pseudonyme Ariniaina qui vient de mon nom de famille – Rahariniaina – à aucun moment, je n’ai pensé que quelqu’un aurait du mal à le prononcer.

« Je trouve que « Einstein » est plus difficile à prononcer que mon prénom: « Rijaniaina » »

Ce mondoblogueur malgache a aussi touché un mot sur le sujet. Et ça me rappelle un autre ami qui a pris l’exemple de Schwarzenegger.

He-ry-Ra-jao-na-ri-mam-pi-a-ni-na. Tiens! Puisqu’on en parle. Le nom du nouveau président de la Grande Île a évidemment donné du fil à retordre à plus d’un, surtout les journalistes. The Guardians [EN] s’est même amusé à compter les caractères de son nom au complet – Hery Martial Rakotoarimanana Rajaonarimampianina – ils ont dit 44 mais en fait il y a 45 caractères en tout. Le journal lui a également décerné le titre du nom de chef d’État le plus long.

Pourquoi les noms malgaches sont-ils aussi longs? Slate Afrique répond à cette question. Le linguiste Narivelo Rajaonarimanana explique:

«Le nom malgache n’est pas une étiquette. C’est un souhait, un destin, une parole qui contredit un mauvais destin, un souvenir du jour de naissance, une combinaison de noms de parents ou d’ancêtres»

Effectivement, les noms malgaches ont une signification précise et expressive. Mon prénom Lalatiana, par exemple, Lala signifie chérie et Tiana aimée (ou chérie). Une amie américaine a décidé de m’appeler « Double Loved » (aimée deux fois). Sans aucun doute, mes parents m’aiment énormément d’où ce prénom, ou ils voulaient s’assurer que je sois aimée : D Celui de mon mari Andry veut dire pilier. C’est sur qui on compte… Ici vous pouvez voir une liste de prénoms malgaches avec leur signification.

Bref, comme je l’ai dit plus haut, les noms malgaches sont souvent longs et imprononçables. Ce qui ne facilite pas toujours la relation avec le reste du monde, car beaucoup ont peur d’écorcher nos noms, expliquent quelques membres de la diaspora. Comment y remédier ? Utiliser un diminutif pour faciliter la communication? C’est mon cas. Désormais, je n’utilise que la première moitié de mon prénom. Avoir un deuxième prénom? Comme Andriamihaja qui utilise Guénolé.

Un sujet de discussion vu les réseaux sociaux lancé par une Malgache vivant en France:

« J’ai du demander un acte d’état civil auprès d’une mairie en France. Je me suis sentie humiliée en sortant de là à cause de mon nom qui paraît-il est trop long pour le logiciel de la mairie. Je suis triste parce qu’ils ont donné tort à mes parents. Ils ont dit que nous autres Malgaches devrions changer nos pratiques qui sont démodées. »

A cela, les commentaires se résument en : « Ce sont les parents qui sont à blâmer? ou c’est le logiciel qu’il faudra changer? Nous ne devons nullement avoir honte de nos noms. C’est ce qui nous différencie. C’est notre culture. Ça devrait être notre fierté. »  Et je partage ces opinions.

Sinon, quelqu’un a proposé que cette femme aille au tribunal et change de nom. En effet, un tel recours est possible. Mais doit-on réellement en arriver là? Changer de nom serait, pour moi, déshonorer ses parents et renier son origine. Après, la décision appartient à chacun.

Une autre personne a proposé qu’on raccourcisse les noms donnés aux enfants pour faciliter les choses. Certains restent sur leur position comme quoi la fierté culturelle prime et qu’on ne doit rien changer à la tradition. D’autres considèrent la question.

Mais est-ce réellement un dilemme de porter un nom trop long? Il faut préciser que trop long veut aussi dire beaucoup de prénoms voir trois, quatre ou plus. Il y a des gens qui n’ont aucun problème avec cela qu’ils soient à l’étranger ou pas. Mon mari, par exemple, porte bien son nom malgré sa longueur. Quant à une de mes tantes, elle a avoué que ça l’énervait quand, lors des examens à l’école, elle était encore en train de remplir les cases des noms et prénoms alors que les autres commençaient déjà leur devoir. Notre pasteur a vécu la même expérience et déconseille vivement aux nouveaux parents de donner des noms trop longs à leurs enfants. Mon père a préféré ne pas nous faire porter son nom de famille. Il a toujours galéré avec. Et j’avoue que même entre Malgaches, son nom reste compliqué.

Alors, est-ce un compromis, une prise de conscience ou une simple envie de changer? Car beaucoup de parents optent actuellement pour des prénoms malgaches, courts, concis, faciles à prononcer pour la joie de tous. C’est sans doute la raison des créations de nouveaux prénoms malgaches qui sont très tendance.  Henika Fitia ( remplie d’amour) est très à la mode ces derniers temps. Mais il y aussi Henikaja (rempli de respect), Aro (protection), Mahatia (on a envie d’aimer), Iloniaina (huile de la vie ou plutôt raison de vivre)…

Les parents  font même preuve d’une grande imagination et d’inspiration pour essayer d’avoir des prénoms malgaches bien originaux. Quelques exemples:  Tianay (nous aimons), Anay (à nous), Tohy’Aina (suite de la vie), To’Ahy (venant de Toa Ahy – comme moi)…

Mon mari et moi avions trois critères pour choisir les prénoms de nos enfants. On voulait des prénoms malgaches, signifiant nos souhaits pour eux et qui ne sont pas trop courants. J’avoue que nous n’avons pas tellement tenu compte des difficultés possibles qu’auront les non-Malgaches avec leurs prénoms. Espérons que les gosses s’en sortiront bien. Notre fils s’appelle Andraina (vers qui on lève la tête, en qui on place l’espoir) To (accompli). Notre fille s’appelle Ikoriantsoa (en qui coulent les biens/bonnes choses) Tanteraka (synonyme de « To » pour dire que nos enfants sont sur le même piédestal).

Il y a eu une période où les parents préféraient les prénoms étrangers. Depuis peu, on remarque que les prénoms purement malgaches sont favorisés. Et, entendons-nous bien, je n’ai absolument rien contre les Yoan, Erwan, Aaron…, mais j’aime les noms malgaches. Je prends d’ailleurs toujours plaisir à expliquer leurs significations aux étrangers. J’espère que cette tendance persistera.

 

 

 

 

 


Madagascar: L’éducation selon les Ntaolo est-elle encore d’actualité?

Bonne et heureuse année 2014 à tous! Je reviens avec une bonne nouvelle. Je viens d’avoir une petite fille. Ce qui a valu cette pause.

Ma fille est née un vendredi. A quoi ça sert de savoir ça me diriez-vous? Mais c’est un jour que je dois prendre en compte sérieusement, selon ma belle-mère en tout cas. « Ne coupe surtout pas les ongles de la petite un vendredi. Ses cheveux non plus. – Ah bon? Pourquoi?
– Je n’en sais rien. Mais c’est comme ça. Il faut suivre les coutumes.« 

Bracelet de bouton pour la poussée dentaire - ©ariniaina
Bracelet de bouton pour la poussée dentaire – ©ariniaina

Je vous ai déjà parlé des tabous durant la grossesse. Aujourd’hui, je vais partager le peu que je connais sur l’éducation des enfants selon les croyances des Ntaolo (ancêtres). Certaines croyances restent inexpliquées. Aucune personne de mon entourage en tout cas n’en connait les vraies raisons.

J’ai fait quelques recherches sur internet mais en vain, je n’ai trouvé qu’un livre (payant) qui parle du sujet. Je n’ai pas encore pu me l’offrir. Aussi, je demande votre aide. N’hésitez surtout pas à partager si vous connaissez d’autres croyances sur la manière d’élever son enfant. La liste ci-dessous relève donc de ce qu’on m’a dit de suivre depuis que je suis mère.

A NE PAS FAIRE

– Après la naissance, au moment d’enfouir le placenta sous terre, il ne faut pas se retourner au risque d’avoir un bébé qui louche.

– Une fois que le cordon ombilical tombe, on le donne à manger aux bœufs. Si une personne a très mauvaise mémoire, on le surnommera « very tadi-poitra » (celui/celle qui a perdu son cordon ombilical).

– Il ne faut pas emmener bébé sortir le soir pour le protéger de l’esprit du mal. Sinon, mettre de la cendre sur le front de bébé avant de sortir la nuit, brûler des cheveux une fois de retour à la maison pour faire partir cet esprit.  On peut également enjamber une flamme pour conjurer le mauvais sort. Il faut faire de même après une présentation de condoléance chez la famille du défunt, une veillée funèbre ou un enterrement.

– Dans la région Est de Madagascar, il est interdit à l’enfant qui n’a pas encore de dents de porter un chapeau en raphia. Le raphia met sept ans pour fleurir. Il paraît alors  que l’enfant qui ne respectera pas cette croyance ne survivra pas au delà de ses sept ans.

– Le garçon non circoncis ne doit pas s’asseoir sur un mortier.

A FAIRE

– Quand bébé a trois mois, il aura droit à sa première coupe de cheveux. Pour cela, sa mère choisit une personne ayant une belle chevelure, espérant ainsi que le bébé ait d’aussi beaux cheveux que cette personne. Au moment de la coupe, personne ne doit se retourner. C’est aussi une grande célébration pour toute la grande famille.

– Faire mettre un bracelet fabriqué à l’aide d’un fil et d’un bouton qu’on a ramassé (trouvé) pour faciliter la poussée des dents.

– Verser de l’eau à l’endroit où l’enfant est tombé.

– Le parent, avant de partir en voyage, sucera l’auriculaire de son enfant pour que l’absence ne soit pas trop pénible pour ce dernier.

– Un garçon non circoncis ne sera pas un vrai homme.

SUIVRE ou PAS? CROIRE ou PAS?

Depuis quelques temps, je suis un groupe sur Facebook: « Koloiko ny zanako » (Je prends soin de mes enfants). J’ai demandé aux mamans membres de ce groupe de partager leur opinion sur la question. Les avis divergent.

Il y a celles qui s’y opposent. Une grande majorité préfère s’en remettre à Dieu et juge ces croyances d’occultes. Une autre partie ne suit pas car, pour elles, tant qu’il n’y pas d’explications scientifiques, elles n’en croient rien.

Ensuite, il y a celles qui respectent ces coutumes. Pour elles, c’est pour ne pas contredire les parents ou grand-parents. Ce sont souvent ces derniers qui rappellent aux jeunes mères comment il faut faire pour élever son enfant. Mais c’est aussi pour respecter la culture malgache et la faire perdurer. « De toute manière, Dieu ou pas, science ou pas, il n’y a aucun mal à suivre ces pratiques« , disent-elles. « Sachez qu’il y a plusieurs pays tels que l’Inde, le Japon, la Chine… dont les peuples sont jaloux de leur culture. Ce n’est pas pour autant qu’on les juge de païens« , a ajouté Fenohasina, l’une des mamans du groupe.

Et enfin, il y a certaines qui redoutent les possibles conséquences de telles croyances. Aussi, elles les suivent à la lettre.

Moi, je fais partie de ces gens qui n’y prêtent pas beaucoup attention. Comme je l’ai dit dans mon billet sur les interdits qui concernent les femmes enceintes, je recherche plus d’explications scientifiques. En parlant de coutume, j’ai tout de même fait circoncire mon fils, ce qui m’a valu le surnom de mère ignoble qui a fait mutiler son enfant.  Mais, je vous rassure, mon fils va merveilleusement bien. Sinon, je me souviens, un jour, mon bonhomme a joué sur le seuil de la porte. Alors, pour ne pas l’embêter, je l’ai enjambé pour passer. On m’a crié dessus comme quoi c’était tabou et que mon enfant ne grandira plus.

Et vous, que pensez-vous de ces croyances?

 

 


Je suis malgache, j’ai fait circoncire mon fils

Mon garçon n’était même pas encore né que, comme tout parent, je me projetais dans son avenir. J’imaginais notre première rencontre à sa naissance, son premier biberon, son premier éclat de rire, ses premiers pas… Et depuis, je redoutais déjà le jour de sa circoncision. Aaaahh, cette culture à laquelle les petits garçons malgaches n’échappent pas.

Faire la circoncision ou pas? Si oui, quand l’enfant aura quel âge? Où? La faire à l’américaine ou y a-t-il d’autres choix? Dire au petit ce qu’on va lui faire ou pas? Combien de temps ça va mettre pour guérir? Faire la fête comme la tradition le veut ou pas? Toutes ces questions nous préoccupaient à mon mari et à moi.

La circoncision, on doit la faire. La tradition l’oblige. La société la réclame. L’école l’exige. Vous vous étonnez sûrement mais oui, l’école demande à ce que l’enfant soit circoncis avant la rentrée. Peut-être pas toutes les écoles à Tanà, mais celle qu’on a choisi pour notre fils en tout cas. Je me suis même surprise à répondre: « Oui, de toute manière, c’est prévu » lors de l’entretien avec la directrice d’école. On va donc la faire.

Mon fils dans son "malabary" après sa circoncision. Photo © Ariniaina
Mon fils dans son « malabary » après sa circoncision. Photo © Ariniaina

Quel est l’âge idéal pour la circoncision? J’ai vu que chez les Juifs, l’enfant est circoncis au 8ème jour après sa naissance. La circoncision musulmane se pratique à la pré-adolescence. Y a-t-il un âge spécial requis à Madagascar? Pas que je sache. Beaucoup le font avant la rentrée à l’école, aux alentours de 3 ou 4 ans. Sinon, à Mananjary, par exemple, on attend le Sambatra. C’est un rituel de circoncision collective pratiquée tous les 7 ans dans cette partie Sud-est de la Grande Île. Peu importe l’âge de l’enfant, les parents de cette région attendent cet événement pour faire circoncire leur fils. Mon fils, lui, on l’a fait à ses 2 ans, samedi dernier (10 août 2013). Nous avons préféré le faire cette année parce que si on attend encore, il en gardera peut-être un traumatisme. C’est ce que son père et moi pensons en tout cas.

Mais pourquoi faire ce rituel? J’allais me justifier en disant que c’est pour des raisons médicales. Comme quoi des saletés peuvent rester dans le prépuce. Ou que ça favorise le risque de cancer. Et que plus tard, il se peut qu’on doit quand même le circoncire parce qu’il aura des problèmes de santé. Il sera alors plus âgé, plus conscient de la douleur. Ainsi, j’aurai regretté de ne pas avoir fait la circoncision plus tôt. Mais, au fond, est-ce la culture qui l’emporte? N’est considéré « vrai homme » que celui qui est circoncis. Cependant j’avoue que je n’apprécie pas trop le fait qu’on félicite mon fils. Non, sérieusement, mon petit garçon a 2 ans. Il ne peut pas être considéré comme devenu « adulte » parce qu’on lui a enlevé un bout de son zizi. Enfin bref, je me convaincs qu’au moins, plus tard, il ne se sentira pas différent des autres garçons malgaches. C’est mon lot de consolation.

Où faire la circoncision? C’était la décision la plus difficile. Une chose était sûre. Hors de question de la faire à l’ancienne comme je l’ai expliqué dans un précédent billet. Le rituel se fait à la maison, avec un guérisseur traditionnel (d’ailleurs où en trouver?), avec un simple couteau de cuisine, sans anesthésie. Non, non et non. J’ai lu un article en malgache qui reproche à la génération actuelle de ne plus respecter la tradition. Mais n’est-il pas plus important de réduire au maximum la souffrance de l’enfant? ainsi que les risques encourus en ne faisant pas la circoncision dans un milieu hospitalier? En tout cas, nous, mon mari et moi, ces deux raisons étaient la base même de notre choix. Il y a un médecin très expérimenté qui a son cabinet médical assez près de chez nous. Il pratique la circoncision à l’américaine qui consiste à couper le morceau de peau avec une capsule brûlante. Beaucoup sont convaincus par cette méthode car il n’y a pas de saignement et c’est presque sans douleur. Je n’ai rien contre ce médecin. Il était d’ailleurs notre premier choix. Mais finalement, on a opté pour l’hôpital HJRA et c’est sans regret car pour eux on endort l’enfant. Donc, l’enfant ne voit rien et ne ressent rien pendant l’opération qui a duré à peine 5 minutes. C’était très important pour mon mari et moi. On a pu constater que notre enfant n’est pas traumatisé après l’opération et aussi, ne ressent aucune colère envers mon père et mon frère qui l’ont conduit à l’hôpital. Contrairement à mon frère qui se souvient de toutes les personnes qui l’ont tenu le jour de sa circoncision; des gens qu’il a détesté pendant un long moment de sa vie.

 Au réveil du petit après la circoncision, il a pleuré pendant une bonne heure jusqu’à notre retour à la maison. C’était dur, dur, dur. Je ne savais pas comment consoler mon pauvre garçon. Heureusement qu’il a compris ce qui lui arrivait. Parce que quelques jours auparavant, je lui ai maintes fois expliqué ce qui l’attendait, qu’on devait absolument le faire, que ça allait faire très très très mal, et qu’il avait le droit de pleurer. Après les pleurs, il a fait une petite somme. Ensuite, on lui a offert de nouveaux jouets. Aussitôt, la douleur est oubliée. Il a joué comme si de rien n’était. Seuls les pipis de cette première journée se faisaient avec de petites larmes ainsi que le bain du lendemain. Là, on est au 5ème jour après la circoncision, ce n’est pas tout à fait guéri mais le petit va bien. Il refuse juste d’enfiler un pantalon. Il préfère ne mettre que son « malabary » , une tenue traditionnelle pour l’occasion. Et oui, je tenais quand même à suivre quelques points de la tradition.

En parlant de ça, mon père a également tenu à remplir son rôle de grand-père: avaler le prépuce avec une banane. Donc, je me suis dit « tant mieux« . Et certes, la circoncision dans les centres médicaux peuvent se faire toute l’année, on a quand même gardé la tradition en la faisant en hiver. C’est vrai quoi, c’est mieux pour la cicatrisation non? Sinon, on n’a pas fait de fête. On a beau appeler la circoncision « hasoavana » (grande joie) en malgache, mon cœur n’était pas pour la célébration. Seuls les proches étaient prévenus. Je voulais me concentrer plus à mon bonhomme qu’à la bouffe, aux boissons et au bien-être des invités.

Voilà, c’est mon expérience en tant que mère d’enfant circoncis. Le plus dur finalement était la nuit précédant la circoncision. J’ai passé une nuit blanche tellement j’angoissais. Une fois l’opération faite, il fallait faire face et ça s’est bien déroulé. Allez, bon courage aux parents qui auront à faire ce choix et vont vivre cette expérience. « Arahaba ririnina » (Joyeux hiver) – comme on dit – à ceux qui viennent de la faire.


Antananarivo: Chasse aux pisseurs de rue

Un jour, j’ai emmené mon petit frère avec moi pour aller acheter des ceintures de karaté en ville. Il devait avoir 7 ans. A peine les ceintures achetées, voilà que mon frère a eu envie de faire pipi. Panique! Panique! Où peut-il faire son besoin? Pas de pissoir aux alentours. Le plus proche, qu’on surnomme « Métro » car il se trouve dans le sous-sol de l’esplanade d’Analakely, était à 10mn à pied. Mais c’était tout sauf propre. Pas question pour moi d’y mettre les pieds. Je lui ai alors proposé de faire vite derrière une voiture garée à côté. Je lui ai même convaincu que personne ne pouvait le voir. Mais mon frangin ne voulait rien savoir. L’éducation de maman lui interdisait d’uriner n’importe où. Alors aucune discussion possible. Grande sœur, qui n’était encore qu’une pauvre étudiante à l’époque, n’avait qu’une solution: prendre un taxi pour le ramener au plus vite à la maison.

Je me souviens m’être engueulée avec ma mère une fois à la maison. Comme quoi à cause de son éducation, je me suis ruinée en taxi. Mais à bien y réfléchir maintenant, je suis fière que mon frère ne soit pas comme ces pisseurs de rue qui salissent l’environnement. On dirait même qu’il suffit qu’un seul commence à arroser un mur ou un poteau pour que d’autres le suivent. Il arrive très souvent qu’on doit passer à de tels endroits et non seulement ça pue, mais on ne sait plus où mettre les pieds.

Depuis longtemps des avertissements sont laissés sur les murs: « Alika no mamany eo » (Sont des chiens qui pissent là), « Raràna ny mamany eto. Dina  5 000Ar » (Défense d’uriner ici sous peine de payer une amende de 5 000Ar). Plus tard, quelqu’un a même eu l’idée de mettre: « Dina 10 000Ar miampy daroka » (Amende 10 000Ar et des coups). Mais assouvir les besoins de faire pipi semble être plus fort. D’ailleurs, a-t-on déjà réellement vu quelqu’un mettre en application ces messages et réclamer les « dina » ?

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Détrompez-vous les gars de Tanà! Aucune intention de ségréguer ici mais c’est vrai quoi, 99% de ces pisseurs de rue sont des mâles. Je disais donc, faites gaffe! Depuis quelques temps, j’ai remarqué un camion-bus blanc de la police municipale arriver à l’improviste près du pont de Behoririka. Sa mission: embarquer tous ceux qui urinent sur la voie publique. Je ne sais pas ce qui attend ces personnes arrêtées. Seront-elles enfermées pendant 24 heures? 48 heures? Devront-elles payer des amendes? Recevront-elles juste un avertissement pour cette fois? En tout cas, je salue cette initiative. Ces personnes réfléchiront sans doute à deux fois avant de sortir leur engin pour arroser d’autres murs ou trottoirs. Si ces arrestations continuent, du moins dans mon quartier, je pourrai peut-être apprécier un peu mieux ma véranda. Parce que, j’avoue, il y a des moments où les odeurs de pisse arrivent jusque chez moi. C’est insupportable! C’est dégueulasse! C’est révoltant!

Mais pourquoi uriner dans la rue? J’ai demandé à quelques personnes et en gros, les raisons sont les suivantes. Les pissoirs publics sont insuffisants. Le prochain est trop loin. Du coup, quand l’envie est pressante, le coin de la rue aide. D’autres se plaignent des 50Ar et 100Ar qu’il faut payer dans ces WC publics. Ils ne comprennent pas pourquoi on doit payer pour un service public. Et pourtant cette petite somme sert à entretenir les toilettes. En même temps, il ne faut pas s’attendre à une propreté totale hein. Disons que certaines toilettes sont plus ou moins supportables que d’autres. Sinon, certains ont juste répondu: par mauvaise habitude (avec un petit sourire aux lèvres).

Il fait assez froid actuellement dans la capitale. Et on comprend que les envies d’uriner deviennent plus fréquentes. Mais attention, la chasse aux « arroseurs » de rue est ouverte! D’ailleurs, hier, elle a été bonne pour la police municipale. J’ai pu compter une dizaine de personnes embarquées dans le camion-bus.

 


Enfants de pauvres et la débrouille

Il n’est pas rare de voir des enfants mendier dans les rues de Tanà (diminutif d’Antananarivo). C’est quelque chose que je n’aime pas admettre mais, malheureusement, le fait est là.

Une amie belge qui passe souvent à Madagascar se plaint. Elle déteste quand ces mendiants de la capitale la suivent sur un bout de chemin et insistent pour qu’elle sorte la monnaie. Je suppose qu’elle n’est pas la seule à trouver cette situation triste mais aussi désagréable.

Donner de l’argent à ces gosses qui mendient ou pas?

Beaucoup disent qu’il ne faut pas donner des sous à ces enfants des rues pour ne pas favoriser la mendicité. Je suis d’accord avec ce principe. Et pourtant, étant maman, j’arrive très rarement à résister. Je suis loin d’être un parent riche mais, comparé à ces enfants, mon fils est privilégié. C’est ce qui me fend le cœur et m’oblige à ouvrir mon porte-monnaie en attendant de trouver de vraies solutions pour ces gens.

J’ai entendu dire qu’il y a des enfants qui vont en groupe. Et pendant que les autres vous supplient « Donnez-nous de l’argent, s’il vous plait Monsieur ou Madame », d’autres vous volent vos affaires. Alors, il faut faire gaffe.

Aujourd’hui, je vais plutôt vous parler d’enfants qui se débrouillent autrement pour se faire un peu d’argent de poche. Enfin, c’est surtout pour gagner de l’argent et aider les parents.

Tarika Mainty

Tarika Mainty

Jeudi dernier (16 mai 2013) vers midi, j’ai fait la connaissance de trois garçons d’une dizaine d’années du groupe « Mainty » (Noir). Fabrice est à la batterie, Christian fait du bruit avec une corne (comme celle qu’on utilise pendant les fêtes d’anniversaire) et Cédric danse. Ils offrent des petits spectacles de rue en faisant le tour des quartiers du centre-ville. Ce jour là, ils se sont arrêtés dans le quartier de Behoririka.

Fabrice affirme avoir fabriqué lui-même la batterie mais je me doute bien qu’il y ait été aidé. En tout cas, les passants, qui se sont arrêtés pour le spectacle, ont remarqué cette batterie bien originale.

Batterie made by Tarika Mainty

En parlant à ces gars, j’apprends qu’ils ont fait ce petit métier depuis 2010. Et j’ai été quelque peu rassurée quand ils m’ont dit qu’ils ne le font qu’en dehors des heures de classe.

« Il ne faut pas voler. Ce n’est pas bien. Il faut toujours gagner de l’argent honnêtement. »

C’est le message que Fabrice, sûrement le chef de la bande, tient absolument à faire passer. Mignon, n’est-ce pas?

A chacun son show

Pauvreté oblige, Fabrice et compagnie ne sont pas les seuls enfants qui font des spectacles de rue.

En novembre 2008, j’ai parlé d’un petit gars et son spectacle de cirque [EN] sur mon premier blog. Il a d’abord joué avec un minuscule serpent. Ensuite, il a fait des acrobaties.

En janvier 2009, j’ai parlé de Rado [EN], un jeune gars de 14 ans à l’époque. Sur l’escalier d’Antaninarenina, avec son « kabosy » (une guitare), il chantait des cantiques. « Je préfère chanter que tout simplement mendier », a-t-il dit.

Au début, Rado venait chanter seulement les après-midi quand il n’avait pas cours. Malheureusement, depuis la mort de son père, il a du abandonner les bancs de l’école. Toute seule, sa mère ne pouvait plus subvenir aux besoins de la famille.

Rado avait un rêve: trouver un meilleur boulot. Ça fait un bon bout de temps que je ne l’ai plus revu sur l’escalier d’Antaninarenina. Je me demande ce qu’il est devenu. J’espère qu’il gagne mieux sa vie.

Ce ne sont que des gosses et ils connaissent déjà la misère. C’est bien triste. Mais tout n’est pas noir. Quand ces enfants se débrouillent également pour fabriquer leurs propres jouets, je ne sais pas pour vous, mais moi, je trouve ça formidable.


Liebster Blog Award: Ampela Miblaogy se prête au jeu

Le Liebster Blog commence à circuler pas mal sur la blogosphère et le virus a atteint Mondoblog. C’est un prix que l’on décerne à un blog qu’on aime. Je prends alors ma nomination par Ameth Dia comme un compliment. Et voilà, qu’en préparant ce billet, j’apprends que je viens également d’être citée par Emile Bela et par Boukari Ouédraogo. Que puis-je dire? Je suis tout simplement triplement honorée. Merci les amis!

LBAQuelles sont les règles du jeu?

Alors voilà, tout d’abord, je dois mettre un lien renvoyant vers le blog qui m’a récompensé. C’est fait! Ensuite, je dois dévoiler 11 choses sur moi, répondre aux 11 questions posées par le blogueur qui m’a nommé. Puis, je vais nommer 11 autres blogs et leur poser 11 nouvelles questions.

11 choses sur moi

1. Je suis malgache. Mon nom l’est aussi et il est imprononçable. Juste pour vous embêter, je vous le donne: Lalatiana Rahariniaina. Allez, exercez-vous!

2. Je suis mariée à un blogueur malgache. Et non, ce n’est pas grâce au blogging que je l’ai rencontré comme beaucoup le supposent.

3. Je suis une fière maman d’un bonhomme de presque 2 ans.  Il n’est pas rare qu’on l’emmène à des évènements autour du blog ou des TIC. Va-t-il alors devenir blogueur ou geek?

4. Avant d’être blogueuse, j’étais poète. Mais mon inspiration pour la poésie s’est endormie. J’espère la retrouver. Ariniaina était déjà mon pseudonyme en ce temps-là.

5. Je n’ai pas peur de toucher les caméléons. Et il y en de petits comme de gros à Madagascar. Tiens, j’ai une petite anecdote. Un jour, venant de dehors, j’ai entendu des enfants crier « caméléoooon!« . J’ai couru, pris le caméléon et l’ai déposé sur un arbre plus loin. Les dames, témoins de la scène, ont applaudi mon bravoure en croyant que je viens de leur sauver la vie. Ce qu’elles ne savent pas c’est que mon geste était pour épargner le caméléon des griffes des enfants.

6. Photographe autodidacte, je suis encore loin d’être une experte. Je me suis intéressée à la photographie depuis ma tendre enfance. Je me souviens ma mère, en rogne, m’a reproché d’avoir gâché les pellicules, au temps des appareils analogiques, en prenant des photos de paysage et de chevaux.

7. J’adore faire la cuisine. J’aime surtout concocter des plats malgaches. D’ailleurs, j’ai décidé de partager des recettes sur ce blog.

8. J’adore le riz. On me le reproche souvent quand je suis à l’étranger et que j’en réclame. Pour ceux qui ne le savent pas, les malgaches mangent 3 fois (enfin, d’autres 2) de riz par jour.

9. En accompagnement avec le riz, mon mets favori est le anamamy (une sorte de brède) cuit avec de la viande.

10. Je suis une grande fan de dessins animés et de films d’animation. Plus jeune, il m’est souvent arrivé de ne pas aller à l’église juste parce qu’il y a un nouveau D.A. qui passait à la télé.

11. Je rêve de faire le tour de tout Madagascar et de partager mes expériences sur mon blog. (Au départ, c’est le but même de ce blog mais voyage rime avec argent, et je manque de moyens pour le moment)

Les questions qui m’ont été posée

Désolée les amis, mais avec 3 nominations, je vais devoir sélectionner les questions pour n’en répondre que 11.

1 Le matin, que faites-vous en premier une fois que vous êtes bien réveillé? (Ameth)

> Machinalement, je me connecte à internet pour consulter mes mails et me connecter sur les réseaux sociaux.

2 De quoi avez-vous le plus peur? (Ameth)

> Très souvent, je sursaute la nuit et vérifie si mon fils respire bien. Oui, j’ai toujours peur qu’il lui arrive quoi que ce soit.

3 Dans quel pays aimeriez vous vivre? (Ameth)

> J’aime beaucoup voyager et découvrir d’autres pays mais je resterai bien vivre à Madagascar

4 Si vous aviez la possibilité de changer les choses dans votre pays, que feriez-vous en premier? (Ameth)

> Je suis du genre à croire que chacun peut apporter un changement (même petit) à son pays sans attendre l’État. Moi, j’ai commencé à ne pas jeter des ordures dans les rues. J’essaie déjà de sensibiliser mon entourage en espérant que petit à petit des gens copient sur moi.

5 Quelle est votre plus grande satisfaction depuis que vous bloguez ? (Émile)

> Il y en a plusieurs. Mais une m’a touchée particulièrement. Une lectrice de Brésil venue passer des vacances à Madagascar a tenu absolument à me rencontrer. Elle m’a même apporté des cadeaux.

6 Pour vous, les blogueurs devraient-ils être soumis aux mêmes standards que les journalistes traditionnels ? (Émile)

> Absolument pas.

7 Quelle méthode pensez-vous efficace pour lutter contre la cybercriminalité ? (Émile)

> A mon avis, pour éviter d’en être la victime, il faut être vigilent sur internet. Je peux citer, par exemple, qu’on doit faire attention à ce qu’on clique sur internet et changer ses mots de passe régulièrement.

8 Pourquoi aimeriez-vous ou non vous engager en politique ? (Émile) Que pensez-vous des politiciens? (Ameth)

> Pourquoi m’engager en politique ne m’intéresse guère? Je prends souvent l’exemple de notre président déchu Marc Ravalomanana. Il a été un riche industriel (Groupe Tiko, Magro, MBS, etc.) avant d’entrer en politique. Maintenant, il a tout perdu. De toute manière, je pense que les politiciens sont des beaux parleurs et des crapules.

9 Quel est votre plus grand regret? (Boukari)

> De ne pas avoir fait des études dans le bâtiment.

10 Quelle est la plus grande plaie de ce monde selon vous? (Boukari)

> L’argent.

11 Quel(s) personnage(s) (historique, politique, culturel) vous inspirent? (Boukari)

> Nelson Mandela

Je décerne un Liebster Blog Award à:

Toliara Tsy Miroro où Andriamihaja trouve plaisir à faire découvrir Tuléar, la région Sud de Madagascar

Blogitude avec les « coups de griffes » de Salma, notre blogueuse du Cameroun

Unité dans la diversité, blog de Nathyk, la voyageuse

La côte d’ivoire au jour le jour! de Suy Kahofi

L’info depuis les villages Maliens, où Boukary Konate nous parle des sociétés rurales au Mali

Lay Andriamialy, un blog qui fait découvrir la vie à Madagascar sous une autre facette: l’humour

Info-Gasikara, le blog de Mamisoa

Besorongola’s Blog [ENG] qui nous partage ses aventures à travers de jolies photos

A day, a quote [ENG], un blog de DagoMC, une passionnée du 9ème art

Mandimby Maharo [ENG – MLG], un blog d’information

Gazety Adaladala [MLG] de Avylavitra, un blogueur qui n’a pas peur de sortir les grands mots pour dénoncer l’injustice

* Il va de soit que vous, amis blogueurs en anglais ou en malgache, vous pouvez y participer dans la langue qui vous sied.

Mes questions:

1. Pourquoi avoir créé ton blog ?

2. D’où te vient l’inspiration ?

3. Qu’est-ce que le blog t’apporte?

4. Quelle est la raison de ton dernier fou rire ?

5. Quel est ton rêve le plus fou?

6. Si demain était ton dernier jour que ferais-tu?

7. Une cause que tu trouves juste ?

8. Quel changement peux-tu apporter à ton pays (au monde)?

9. Qui est la personne qui t’inspire le plus?

10. Quelle est la plus grosse honte de ta vie?

11. Qu’est-ce qui peut te rendre fou de rage?

 


Présidentielle malgache: Les politiciens jouent avec le pays

Quand est-ce que Madagascar aura une élection présidentielle? Cette question m’a été posée plusieurs fois par des amis de l’étranger. Je répondais toujours en rigolant sarcastiquement: « Jamais » ou « C’est quoi une élection présidentielle? » pour ne pas dire « Euh… je n’en ai aucune idée. Honte à mon pays » . Maintenant je peux avancer des dates: 24 juillet 2013 pour le premier tour (si au départ, l’élection était prévue pour le 8 mai) et 25 septembre pour le second tour.  Bon, l’élection présidentielle a bien démarré cette fois. J’ai dit « bien » ? Non, non, pas si bien que ça.

Andry Rajoelina
Andry Rajoelina

La clôture du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle a eu lieu le 28 avril. Avec 49 dossiers de demandes de candidature reçus par la Commission électorale spéciale (CES), la Grande Île détient un record.

« J’espère qu’il y aura vraiment élection et en bonne et due forme d’ailleurs. Qu’il y aura plus de 30 candidats, c’est la démocratie, qu’ils se présentent tous mais l’usage des bulletins uniques sera vraiment drôle. »

Un commentaire lu sur le billet « Seras-tu le prochain Président de la République de Madagascar? »

Avec 49 prétendants à la présidentielle, la démocratie est-elle bien représentée? Sauf que je pense qu’un tel engouement pour la magistrature suprême est plutôt signe de soif de pouvoir et sûrement pas pour sortir le pays de la crise et de la misère. J’espère me tromper.

Jeudi 2 mai: les forces de l’ordre ont fait savoir qu’en cas de troubles lors de la sortie de l’annonce des candidats éligibles à l’élection présidentielle, elles sont prêtes à réagir. Je me suis dit qu’une telle annonce cache une surprise. Serait-ce le refus de la candidature de Lalao Ravalomanana, épouse du président déchu Marc Ravalomanana? Et éventuellement celui de Didier Ratsiraka, ancien président malgache de 1975 à 1993, puis de 1997 à 2002. Ces deux candidats ne remplissant pas la condition concernant l’obligation de résider dans la pays pendant au moins 6 mois.

Vendredi 3 mai: c’est la publication de la liste officielle. Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka figurent parmi les 41 candidats autorisés par la CES. La surprise a été toute autre. C’est la candidature « en catimini » de l’actuel Président de la Transition Andry Rajoelina en dépit de son engagement à ne pas se présenter. C’est le énième changement d’avis de Andry Rajoelina depuis le tout début de cette crise malgache.

Voici son explication:

« Je me suis dit que c’était une élection libre, donc pourquoi je ne me présenterais pas? Maintenant que la Cour Électorale spéciale a validé la candidature de tout le monde, il faut laisser au peuple malgache de choisir celui ou celle qui dirigera la destinée de Madagascar ».

La candidature de celui-ci n’est pas le réel problème, mais c’est surtout le mystère autour du dépôt de son dossier auprès de la HCC. Quand est-ce qu’il l’a fait? L’erreur faite par la CES dans la publication officielle n’est d’ailleurs pas passée inaperçue.

Erreur de la HCC: 49 candidats ont déposé leurs dossiers mais on voit un 50ème sur la liste
Capture d’écran de la publication de la CES

La CES justifie sa décision d’accepter la candidature de Andry Rajoelina par le fait que tout citoyen est libre de participer aux élections. Quant aux cas de Lalao Ravalomanana et de Didier Ratsiraka, la Cour estime que l’obligation de résider 6 mois à Madagascar ne s’applique pas à ces derniers parce qu’ils ont été forcés à l’exil.

« Laissons la place aux jeunes! » , dixit Andry Rajoelina,  le benjamin de cette course à la présidentielle. Et comme on dit la jeunesse va de 7 à 77 ans, DidierRatsiraka, à 76 ans, n’en est pas loin. Mais le problème souvent avec la jeunesse c’est le manque de maturité. En tout cas, c’est l’image que laissent apparaître les politiciens malgaches.

QUELQUES RÉACTIONS DES INTERNAUTES:

 

 


Madagascar: Le shopping se passe sur Facebook

Depuis mi-2012, j’ai remarqué l’arrivée d’une activité grandissante à Madagascar, surtout dans la capitale: la vente sur Facebook.

J’ai fait une petite recherche sur Facebook en tapant les mots suivants : shop, fashion, mode, tendance, chic, mora (bas prix), friperie, etc. J’ai pu relever 175 boutiques : 144 sont dans l’habillement et accessoires (dont 30% vendent des friperies) ; le reste se partage entre téléphonies mobiles, matériels informatiques, boissons alcooliques, ustensiles de cuisine… Je suis sûre qu’il y a encore bien d’autres comptes que je n’ai pas pu répertorier.

Une vendeuse en ligne nous fait part de ses expériences

Pour Sabrina Houssen, vendre sur Facebook est une activité secondaire.

« Au début je commençais par vendre des articles de friperie. Au fur et à mesure, j’ai travaillé avec des fournisseurs de l’extérieur et de là a commencé notre penchant pour la vente d’articles de marque neufs dans tous les domaines : habillements, accessoires, parfumeries, articles ménager… bref tout ce qui concerne la femme », raconte-t-elle. 

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Au fait, comment se déroule la vente en ligne ?

Dans d’autres pays, on ajoute le produit au panier, on paie par carte, on entre son adresse et on attend la livraison. Ici à Madagascar, seuls très peu de magasins en ligne ont ce système et le paiement se fait par Mobile Payment.

Le vendeur publie la photo de leurs produits sur Facebook. Les clients confirment leur désir d’achat en mettant « je prends » ou « j’achète » en commentaire ou en message privé. Ensuite, le vendeur et l’acheteur se conviennent d’une date et d’un endroit, souvent en centre-ville, pour la livraison.

Les avantages de la vente sur Facebook :

Ce système a été conçu pour aider les personnes qui n’ont pas le temps de faire le tour des centres commerciaux pour des raisons diverses : travail, études, etc. « Je n’ai pas besoin de me déplacer vu que je n’ai pas trop de temps pour faire les magasins et aller au marché. Ça me facilite nettement la vie », confirme Maman’i Maya, une shoppeuse en ligne.

« C’est un vrai gain de temps et une tranquillité d’achat pour ceux ou celles qui n’apprécient pas trop la foule et le bruit », ajoute Sabrina Houssen.

« Pour une personne comme moi qui n’est pas trop fan de shopping, c’est le meilleur moyen d’acheter des choses et de se faire commander des produits à l’étranger », confie Fandza Aina.

Ce que j’ai apprécié aussi, c’est le fait de pouvoir dénicher des produits qu’on ne trouve pas forcément dans les magasins. J’ai, par exemple, acheté un Nicer Dicer Plus  (découpe tous légumes). Sur Facebook, j’ai également déniché quelques vendeurs qui proposent des vêtements de grande taille.

Justement, j’ai une petite anecdote à ce sujet. Un jour, voulant acheter un jean slim, je suis entrée dans un magasin et ai demandé du 42 ou du 44. Devinez à quelle réponse ai-je eu droit ? « Ces tailles là, jamais on n’en vendra, jamais ! « . Imaginez le ton froid avec lequel la vendeuse a dit ça. Du coup, ces sites de vente ligne m’ont tout simplement ravie.

Les problèmes de ce nouveau système :

Le problème des vendeurs réside surtout dans les  clients poseurs de lapins. Sabrina Houssen a aussi mentionné l’histoire d’une jeune femme qui s’est faite agressée en faisant une livraison. Les vendeuses se sont fait passer le message. Certaines ont décidé de ne plus livrer les marchandises, d’autres ne le feront que dans des lieux publics.

Du côté des acheteurs, certains produits vendus en ligne doublent de prix comparés à ceux en magasins. Maman’i Maya en a fait la remarque

« La vente de vêtements/chaussures/accessoires envahissent Facebook; cela devient un peu irritant quand même », dit Fandza Aina.

Ce qui énerve les gens ce sont surtout les photos des produits où ils sont tagués (identifiés) par les vendeurs, sans qu’ils ne soient au courant. J’ai trouvé une petite astuce pour remédier à cela : dans les paramètres du journal, il suffit de cocher « oui » à « Examiner les publications dans lesquelles vos amis vous identifient avant qu’elles n’apparaissent sur votre journal ».

Est-ce que ce business marche ?

L’affaire semble plutôt marcher pour Sabrina. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Tandis qu’il y a certains comptes qui atteignent plus de 2.000 amis, d’autres n’en ont qu’une petite dizaine. Beaucoup n’ont même pas survécu plus de deux mois. Erreur de calcul au départ, peut-être ?

Il faut dire que c’est plus ou moins facile de se lancer dans ce business. On ouvre un compte. (Normalement, on devrait créer des pages suivant les conditions d’utilisation de Facebook: « Inscription et sécurité des comptes » Art.4). On achète des produits. On les revend. Il n’est même pas nécessaire d’avoir un magasin puisque les marchandises sont livrées. Et il n’y a pas de formalités à suivre, pas d’impôts à payer (pour le moment).

Même s’il y a déjà pas mal d’acheteurs, il y a ceux qui, comme McDago Diana, n’y ont pas encore trouvé leur intérêt et ceux qui préfèrent aller en magasin. « Je dois regarder, toucher, essayer les choses avant de me décider à acheter ou pas », explique Faniry Baholy.

Allez, que vous adoptiez cette nouvelle mode ou que vous préfériez le faire à l’ancienne, je vous souhaite un BON SHOPPING!


Une fillette qui ne lutte pas seule contre son cancer

Voici ma participation pour le Blog Action Day. 15 octobre, c’est une journée spéciale où tous les blogueurs sont invités à poster sur un même thème qui est « Power of We » (Travailler ensemble) cette année.

C’est une belle occasion de parler du « Fihavanana« , un mot qu’on a un peu du mal à traduire puisqu’il s’agit d’une valeur qui est propre à la culutre malgache. Il englobe en même temps l’amitié, l’amour, l’entraide, la solidarité. Mais ça peut être aussi le respect, la compassion. J’ai lu un billet très intéressant qui en parle ici.

Ma grand-mère me racontait qu’auparavant le Fihavanana était un lien social très fort où, par exemple, tous les villageois pouvaient s’unir pour construire la maison d’un voisin, qu’ensemble ils travaillaient les rizières…

Le Fihavanana est-il encore d’actualité? Il y a un proverbe ancestral qui me vient à l’esprit. « Trano atsimo sy avaratra, izay tsy mahalen-kialofana » (deux maisons voisines, on s’abrite dans celle où on se sera pas mouillé). Combien parmi nous avons porté secours à des personnes en difficulté?

Il y a en bas de chez moi des sans abris, et ô combien j’aimerai leur venir en aide, je n’ai malheureusement pas les moyens.

Et encore un proverbe malgache qui dit « Ny herikerika mahatondra-drano » (Les petites pluies peuvent entrainer une inondation). Une succession de petites et modestes entraides permet au final de faire bouger les choses. C’est ce que la famille de Joséphine est en train de vivre actuellement; comme quoi le Fihavanana existe encore.

L’hisoire de Joséphine

Joséphine
Photo: Avylavitra

RALIVAO Fitahintsoa Joséphine, une fillette d’à peine 17 mois, a été diagnostiqué d’un cancer. Elle vient d’une famille très modeste de Fianarantsoa.

J’ai entendu parler de l’histoire de Joséphine grâce à un ami blogueur et sa femme qui ont pris cette gamine sous leur aile. Comme les couts médicaux sont extrêmement chers, la famille de Joséphine est à la recherche de dons pour sauver la petite.

Selon mon ami blogueur, ils ont fait appel auprès des associations malgaches qui militent contre le cancer et la protection de l’enfance. Mais aucune suite favorable n’a été reçue.

On ne pouvait malheureusement pas attendre car chaque jour de plus comptait. Joséphine devait à tout prix être hospitalisée. Très vite, on a alors eu l’idée de partager l’histoire de Joséphine sur les réseaux sociaux et les blogs. Des journaux en ont également parlé.

Et aussi incroyable qu’il puisse paraitre, beaucoup ont été touché par l’histoire de Joséphine. Grâce au soutien de TOUS, cela fait presque un mois que Joséphine a eu l’opportunité d’être hospitalisée où elle a pu faire des analyses, des pansements, des séances de chimiothérapie… Elle n’est pas encore sortie d’affaire, mais son état s’est beaucoup amélioré. Son combat n’est pas terminé, elle attend encore beaucoup de NOUS.

Une page est dédiée à Joséphine sur Facebook pour ceux qui souhaitent la soutenir et suivre son histoire.

 

 

 


Une nouvelle vie avec Opération Smile

66 volontaires composés de médecins, chirurgiens, dentistes, infirmiers…, tous membres de l’OSSA – Opération Smile South Africa – sont actuellement à Antananarivo. En collaboration avec le Lion’s Club Antananarivo, ces volontaires venant d’Afrique du Sud sont ici pour l’Opération Smile Madagascar 2012 qui consiste à opérer gratuitement des personnes souffrant de fentes labiales et palatines.

Les 9 et 10 Août derniers, plus de 250 enfants ont été dépistés. Du 13 au 17 Août, environ 150 enfants ont bénéficié d’une chirurgie gratuite.

 “L’équipe a été très occupée à Madagascar! Au cours des deux derniers jours, nous avons déjà opéré 60 patients et ne sommes pas encore à mi-chemin de notre mission de la semaine! Comme toujours, nous sommes très reconnaissants pour tous les formidables soutiens que nous recevons. Merci à tous et à chacun – nous ne pourrions pas le faire sans vous!”,  a publié OSSA sur leur page Facebook [EN] mercredi matin.

Hotel Carlton Madagascar, un des partenaires de l’Opération Smile, a fait appel aux membres de ICE English Club pour ceux qui ont bien voulu faire du bénévolat durant la mission 2012. Je comptais parmi les volontaires le 10 Août. Nos tâches consistaient à remplir les fichiers des personnes à dépister.  Sinon, on servait aussi d’interprètes car les membres d’OSSA ne parlent pas malgache.

Des jouets ont été offerts aux enfants durant l'Opération Smile Madagascar Août 2012
Des jouets ont été offerts aux enfants

J’ai pu remarquer qu’une grande majorité des parents qui ont emmené leurs enfants à l’HJRA – Hopital Joseph Ravoahangy Andrianavalona – étaient des paysans agriculteurs-fermiers. Ils venaient des zones suburbaines d’Antananarivo souvent après avoir fait un long trajet de marche ou en taxi-brousse. J’ai entendu certains dire que l’Opération Smile est un réel espoir pour leurs enfants qui ont un bec-de-lièvre.

Une partie des volontaires durant l'Opération Smile Madagascar Août 2012
Une partie des volontaires

Certaines personnes de mon entourage ne comprennent pas pourquoi je tiens à « perdre mon temps » dans du bénévolat qui ne me rapporte pas d’argent. Ma contribution est moindre comparée aux savoir-faire, temps, et dévouement des membres de l’OSSA mais ça a été un réel plaisir pour moi d’avoir apporté ma petite part de brique. C’est une vraie compensation de savoir qu’en offrant un nouveau sourire à ces enfants nés avec un bec-de-lièvre, on leur offre également une nouvelle vie.

Quelques uns de mes amis malgaches bénévoles à l’Opération Smile Août 2012 ont bien voulu partager pourquoi ils ont consacré un peu de leur temps pour ce projet humanitaire.

Aimée Rakoto:

C’était une opportunité pour moi de partager mes connaissances et d’en avoir de nouvelles. En plus, j’ai rencontré des gens nouveaux et en même temps, j’ai développé mon estime de soi et ma confiance en moi. J’ai également acquis de nouvelles expériences et ai servi non seulement ma communauté mais aussi mon pays.

Tahiana Rakotoharinavalona:

La principale raison de ma participation est la satisfaction d’avoir aider des gens, surtout des enfants, de faire briller leur vie même si ce que j’ai fait n’est qu’un grain de sable (comparé au travail qui doit être fait).

Aussi, j’ai voulu vivre cette ambiance spéciale qui ne peut être ressentie que dans le volontariat, et encore une fois, c’était exceptionnel! C’est difficile de trouver les mots pour l’expliquer mais si voulez le connaitre, vous devriez le voir par vous-même. Merci Opération Smile!

Maharavo R. Ambinintsoa:

La raison pour laquelle j’ai pris part à cet événement est très simple. J’aime aider les autres et par dessus tout, je l’ai fait de mon propre gré. Tant que je peux aider quelqu’un, je le fais.

Un jour, quelqu’un m’a dit que s’il y a deux personnes debout, je dois être l’une d’elles; et si l’une d’elles n’abandonne pas, cette personne devra être moi.

OSSA prévoit de faire deux interventions par année à compter de 2013: une à Antananarivo et une autre à Toamasina. Prochain rendez-vous pour la capitale: Mars 2013.


The Voice devient The One?

Concours de chant pour trouver la meilleure voix. Première phase: sélection à l’aveugle. Quatre coachs dos au concourant qui tente de séduire au moins un des coachs avec sa voix. Le (ou les) coach(s) appuie(nt) sur un bouton pour tourner son fauteuil s’il(s) juge(nt) la voix intéressante. Ce n’est pas tout. Pendant que les participants sont sur scène, les supporteurs (amis ou familles) sont dans une salle suivant la performance via un écran… Beaucoup d’entre vous diront « The Voice« [EN]? Et non, au fait, c’est The One.

Anyah, une des coachs, va-t-elle appuyer sur le bouton ou non?
Anyah, une des coachs, va-t-elle appuyer sur le bouton ou non?

Il y a quelques mois, une chaîne privée à Madagascar a annoncé le lancement d’un prochain concours « One Voice« . Déjà, des commentaires négatifs se sont faits entendre. On redoutait le copier-coller. Finalement, ce sera « The One » qui a démarré sur la RTA le samedi 28 juillet 2012 après le premier casting d’il y a quelques semaine. Cette chaîne a été connue par ses concours du même genre des années précédentes: Pazzapa, VoxPop. Et je peux dire que ce genre de téléréalité a conquis l’intérêt de nombreux téléspectateurs malgaches (moi, franchement, je ne suis pas trop fan).

Récemment, la RTA a licencié plusieurs de ses animateurs vedettes, d’autres ont démissionné. Ces anciens animateurs se sont alliés à une toute nouvelle chaîne fraichement créée: Dream’In. Et beaucoup des spectateurs se lancent dans un pari: qui des deux sera la meilleure? D’autres s’attendent à la perte de la première. Ce copier-coller de The Voice va-t-il aider la RTA?

Voici les premiers commentaires sur The One que je cautionne d’ailleurs.

« The One » copieur… c’est vraiment du copier-coller.. pfff!!!

Question: est-ce qu’on est obligé de toujours copier ce qui ce fait à l’étranger? Il n’y a aucune différence entre The One et The Voice! Pourquoi ne pas chercher un nouveau concept!

Ce dernier se demande si ce concours ne va pas à l’encontre des concepteurs de The Voice ou s’il y a déjà un contrat entre les deux entités.

Pardonnez-moi si jamais je me trompe mais dans d’autres pays, le nom The Voice et le logo sont les mêmes. Donc, si réellement il y avait un contrat quelque part, pourquoi avoir changé le nom et le logo pour RTA Madagascar?

Allez, on va mettre ça sur le compte du dicton malgache « Ny soa fianatra » (ce qui est bien s’apprend).


Célébration de l’indépendance américaine à Madagascar

4 juillet 2012, c’est le 236ème anniversaire de l’indépendance des États-Unis. L’ambassade américaine à Madagascar l’a célébré hier (03 juillet).

A l’ouverture de la cérémonie, tous les invités se sont rapprochés et les journalistes photographes se sont bousculés au devant de la scène. Et là, la courte photographe que je suis, a eu un peu de mal à se faufiler. En plus, j’ai entendu derrière moi des invités qui se sont dit entre eux: « Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour avoir des photos de cette ouverture ».

Opening ceremony

The Choir
Chorale chantant l’hymne national américain et malgache
Eric Wong, Chargé d'Affaires of US Embassy - Madagascar
Eric Wong, Chargé d’Affaires de l’ambassade américaine à Madagascar

Dans son discours, Eric Wong, Chargé d’Affaires de l’ambassade américaine à Madagascar, met en avant les projets financés par les États-Unis. « Beaucoup a été dit sur la crise au cours de ces trois interminables années. Cependant, on dit souvent qu’en se concentrant trop sur les problèmes d’aujourd’hui, on rate les potentialités de demain. Saisissons donc cette occasion pour tourner notre regard vers l’avant, vers l’avenir de Madagascar ». C’est dans cette perspective que les États-Unis se sont investis dans la génération de jeunes dirigeants à travers le Centre Martin Luther King pour l’Éducation Civique des Jeunes. Il y a aussi le projet « Vivez une expérience naturelle » au Parc de Ranomafana. Un Centre Culturel Mobile fait actuellement le tour de Madagascar. Et un tout nouveau Centre Américain ultra-moderne va aussi s’ouvrir au grand public en septembre 2012.  « Les États-Unis apportent la nouvelle technologie et des opportunités au cœur même de la crise », indique Eric Wong.

Sample of books to be seen at the new American Center
Des échantillons de livres qui seront disponibles au nouveau Centre Américain
Kindles
Des kindles, lecteurs de livres numériques, parmi les outils de pointe qui seront utilisés au nouveau Centre Américain

L’ambassade des États-Unis à Madagascar a tenu à inviter les blogueurs pour la célébration de leur fête de l’indépendance. Nous étions 5 à avoir répondu présents.Cette invitation était un très beau geste de leur part. Cependant, il y a quelques points qui m’ont mis mal à l’aise.

Ce qui m’a le plus choqué c’était la « ségrégation » entre les invités et les journalistes. Les membres de la presse (les blogueurs y compris) n’ont pas eu le droit de se mélanger aux invités. L’ambassade a réservé un coin (style perchoir) pour les journalistes. Seuls les photographes pouvaient descendre le temps de l’ouverture de la cérémonie et du discours d’Eric Wong. Et juste après le discours du Chargé d’Affaires, ils ont organisé une conférence de presse à laquelle on nous a obligé d’assister pour ensuite nous mettre dehors. « Est-ce ça la liberté de la presse? », s’est demandé un des invités présents.

En tout cas, comme tous les autres invités, ça m’a bien fait plaisir d’être rentrée avec un pot d’oranger comme cadeau. Eric Wong a terminé son discours en précisant que ces orangers porteront leurs premiers fruits dans une année et sont signes de la volonté des États-Unis à collaborer durablement avec Madagascar.